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Régiments engagés à MASSIGES, Ville-sur-Tourbe, Minaucourt, Virginy et dans les villages disparus de Mesnil-les-Hurlus, Perthes-les-Hurlus, Tahure, Ripont, Maison de Champagne et Beauséjour.

Accès simplifié aux nouveaux soldats (tous régiments confondus) depuis la page d'accueil, dans INTRODUCTION de la MEMOIRE DE LA MAIN ou SOLDATS DE LA MAIN.

(Soldats classés par régiment et date croissante de combats à Massiges et dans son secteur)

 

Aviation : 2e G.A (escadrille 98)

Artillerie : 1er Régiment d' Artillerie Coloniale, 2e et 8e RAP, 1er RAC, 3e RAC, 5e RAC, 17e RAC, 28e RAC, 31e RAC, 34e RA, 44e RA, 47e RA, 50e RA, 52e RAC, 82e RALT

Génie : 1er Génie (Cie 4/2 ; 22 et 22-1), 2e Génie (57e section de Projecteurs ; Cies 16-2, 17/64 en 1918), 3e Génie, 4e Génie (Bat Noir Cie 8/2), 7e Génie, 9e Génie, Cie 16/52 bis (en septembre 1915)

Infanterie Territoriale : 27e RIT, 88e RIT, 110e RIT, 130e RIT, 134e RIT

Chasseurs à Pied : 2e BCP, 4e BCP, 9e BCP, 50e BCP, 71e BCP ; 3e RCA

Dragons : 26e Dragons // Hussards : 12e Hussards // Cuirassiers : 7e Cuirassiers // Mixtes (Zouaves Tirailleurs) : 1er RMZT, 2e RMZT, 5e R.M. Tirailleurs // Aérostation : 2e Rég // Régiments inconnus : Agent de liaison

 

 

MORT POUR LA FRANCE à Auve suite à la chute de son avion le 02/10/1918

Aimé AESCHBACH, 20 ans

St Etienne sur Chalaronne, AIN

Mécanicien au 2e Groupe d'Aviation, Groupe de combat 21, Escadrille 98

Né le 27/02/1898, fils de Jean Henri Otto Aeschbach et Jeanne Bady ; classe 1918, matricule 185 au recrutement de Bourg-en-Bresse.

Profession : manoeuvre à Lyon, chauffeur auto

La loi du 21/06/1907 fixe la majorité matrimoniale à 21 ans. Contre l'avis de sa famille, Aimé épouse Clotilde Monnery. De cette union naît en Août 1916 une fille.

Incorporé le 17/04/1917 au 171e RI

Classé Service Auxiliaire le 15/05/1917 pour " perte de la vision de l'oeil gauche occlusion pupillaire après irido cydite plastique" ; passé au 36e Régiment d' Artillerie (atelier de chargement de Moulin) le 02/05/1917.

Maintenu Service Auxiliaire apte à faire campagne le 20/09/1917, passé au 2e Groupe d' Aviation le 14/08/1917 à l'Escadrille 85, en subsistance.

Passé de l'Escadrille 85 à la 95 (il conserve son fusil)

(Carnet de comptabilité du 85)

 

Passé le 21/12/1917 à l'Escadrille 98 SPAD (stationnée depuis juillet 1918 à Chailly-en-Brie, 77) qui participe aux opérations de la grande offensive finale, constamment au-dessus des champs de bataille de Picardie et de Champagne.

 

Sa toute dernière permission...

 

Très grièvement blessé le 01/10/1918 suite à la chute de son avion, il meurt des suites de ses blessures reçues en service commandé le lendemain à 01h20 à l' ambulance 9/5 d' Auve (Marne).

(Carnet de comptabilité en Campagne de l'Escadrille 98)

(Billet d'hôpital)

Rejetées par la famille du soldat, sa veuve sera contrainte d' abandonner leur petite fille.

Aimé AESCHBACH est inhumé à la Nécropole Militaire du Pont de Marson, tombe n° 6892

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur François Michel Violland, son petit-fils, venu lui rendre ce magnifique hommage en avril 2017)

 

 

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1e Régiment d'Artillerie Coloniale (RAC)

Septembre 1915 : Massiges

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Eugène GUENO

St André des Eaux, LOIRE INFERIEURE

Canonnier conducteur au 1er RAC

Ne le 04/02/1889, fils de Eugène et de Jeanne Deniaud ; classe 1909, matricule 1713 au recrutement de Nantes.

1,63 m ; cheveux châtains, yeux gris

Profession : cultivateur puis bourrelier après la guerre

Rappelé au 13e RA, affecté au 1er RAC le 01/08/1914

(Eugène Guéno, tout à droite, avec ses frères d'arme)

Le 1er RAC est engagé dans la terrible Offensive de Septembre 1915 :

JMO du Service de Santé (poste de secours derrière la Côte 180)

Réformé définitivement le 12/07/1916, pension définitive 100% le 20/07/1951 pour "amputation jambe droite, douleurs névritiques, inappareillable."

Marié avec Marie Guéno le 24/01/1920

(Photo de droite : au mariage de sa fille)

Nommé au grade de Chevalier de la Légion d 'Honneur en 1954

Eugène Guéno est décédé le 29 octobre 1956

Yvonne et Jean, ses enfants

Jusque dans les années 60, Jean Guéno a continué de tenir le commerce de bourrellerie de son père, dans le bourg du village. Il est décédé le 28 octobre 1996, à l' âge de 67 ans comme son père !

(Avec l'aimable autorisation de Mme Josiane Manouby, fille de Jean Guéno et petite-fille d' Eugène Guéno)

 

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2e et 8e Régiments d'Artillerie à Pied (RAP)

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Artilleur et téléphoniste à MASSIGES 1915-1918

René BARBIER

Paris 10e arrondissement, SEINE

1er Canonnier Servant au 8e RAP, 10e Batterie puis 2e RAP

"Debout et pensif au poste avancé de la Verrue, dans la rigueur de l' hiver 1917, René Barbier, artilleur et téléphoniste" (Mme Juliette Bousch, sa petite-fille) : on y aperçoit le grillage utilisé pour étayer la tranchée.

Né le 21/05/1877, fils de Jean et de Eugénie Brous ; classe 1897, matricule 224 au recrutement de la Seine 1er Bureau.

1,67 m ; cheveux et yeux noirs

Profession : fabriquant d'articles pour fumeurs

Rappelé en activité au 8e Régiment d'Artillerie à Pied (RAP) le 01/08/1914

Parti pour le front de Champagne en avril-mai 1915.

"Dirigé vers Suippes, j'arrive dans un combat d'avions à Laval-Wargemoulin. Dirigé sur une batterie de remplacement de Mangin. Le soir même, bombardé au sud du Ravin du Poteau, lieu-dit Bahr-el-Ghazal : trois morts et deux blessés..., moi-même tombé dans une sape de secours, démis le genou droit et l'épaule. Soigné sur le front..." (René Barbier)

Mesnil-les-Hurlus 15.08.1915

Remis de ses blessures, René Barbier remplit également des missions de téléphoniste.

Passé au 2e Régiment d'Artillerie à Pied, 26e Batterie, le 08/03/1916. Positions occupées : le sud-est de Hurlus, entre Hurlus et le Balcon, le poteau entre Beauséjour et Minaucourt, le Bahr-el-Ghazal, occupé fin 1917. René Barbier mentionne également, comme très meurtrières, les tranchées Zimmermann.

("Rédigé probablement en 1964, avant de mourir")

 

Lettre écrite à Massiges le 30/12/1916 et adressée à sa fille Renée :

Massiges 30 Décembre 1916

Chère petite Renée

J'ai reçu ta gentille petite lettre avec t'es bons souhaits de nouvelle année ; aussi je t'en remerci et te les souhaite de même. Sois une grande fille économe prévoyante réfléchie ce qui te fera la vie plus douce dans l'avenir aussi être courageuse c'est aimé c'est parents, et je t'embrasse pour t'aider a comprendre cette idée. embrasse bien fort ta petite mère pour moi en lui disant je te souhaite une bonne année une bonne santé prospérité pour l' année qui s'ouvre devant nous avec la liberté espérée.

Ton petit père affectueux

Barbier René

 

René Barbier assure également des missions de téléphoniste

Le téléphoniste, avec son appareil portatif, informe le poste de commandement. Prolongeant des lignes stables qui partent du poste central, des lignes volantes sont installées au fur et à mesure des besoins sur les champs de bataille, les lignes passant sous terre ou dans les arbres. Il faut assurer aussi les réparations. De trou d'obus en trou d'obus, rampant, bondissant, il est souvent sous les bombardements. Grand-père ne se sépare jamais de sa boussole minuscule, mais si précise.

(Insigne de télégraphiste étendu aux téléphonistes depuis septembre 1916)

Des coureurs, agents de liaison, hommes bien seuls, transmettent les plis, de poste en poste, établissant des records d'endurance physique et de moral.

Citation : "Téléphoniste d'un courage à toute épreuve, a concouru avec beaucoup de zèle et de sang-froid à assurer les communications du Central de la Batterie sous de violents bombardements ennemis et en particulier le 22 Juillet 1917."

Croix de guerre

(10-10-1917 : Au téléphone)

"Grand-père se déplace souvent de petit poste avancé comme "la Verrue" à la côte 185, toute proche de Maisons de Champagne.

Pendant les accalmies ou ses jours de repos, il est "coiffeur". Pour un tel nom patronymique de "Barbier" et un peu d'humour troupier, un gradé, dès le début de la guerre, le gratifie de cette fonction. De par son métier de tourneur sur pipes, il manie tondeuses, ciseaux, rasoirs, avec dextérité. Mais nous sommes en 1917, année des mutineries, les supérieurs n'ont plus confiance et les rasoirs ne doivent plus être affûtés. La besogne est plus délicate et il m'en parlera souvent.

Dès le 01/11/1917, Grand-père appartient à la réserve de l' Armée Territoriale.

Il a beaucoup séjourné jusqu'à présent au "Ravin du Poteau", au sud du Ravin des Cuisines et du Ruisseau de Marson qui serpente depuis le Bois de la Truie pour se jeter dans la Tourbe entre Minaucourt et Virginy.

Quelques extraits de son carnet : les coups de main sont quasi quotidiens.

15 novembre : renfort de méridionaux, coloniaux : 23 et 15 de métropole soit 38.

19 novembre : Au télé central, mauvais fonctionnement, changement d'équipe, à 19 heures marmitage barrage avec gaz ; coup de main boche, impossible de tirer : mauvais gaz mêlés d'obus de 105, plusieurs tombés à la batterie qui est à droite, 13 obus à gaz comptés. En note complémentaire : gaz croix jaune, sulfure d'éthyle dichloré, toxique et vésicant.

20 novembre : évacuation à 3 heures, 9 hommes touchés par les gaz : nouveau modèle violent (odeur moutarde)

21 novembre : ré évacué 22 hommes touchés par le même obus. Un homme ayant fait sa toilette avec de l'herbe aux feuilles très gravement atteintes a les yeux abîmés ; un autre de la 24e Batterie ramasse une de ces fusées, la met dans sa poche de veste ; elle est rongée, il est contaminé lui-même, on le croit perdu. (...)

22 novembre : 12 hommes ré évacués de par ces gaz. Coup de main : alerte à 6 heures ; toute la région a tiré (78 sp.). 9 heures : tir, 30 obus à gaz. 10h. 20, tiré 30 F.A. Journée mouvementée depuis le petit jour. 12h. 19, tir 24 F.A. ; 13h. 25, tir 30 F.A. De 20 heures à 21 heures 30, fort bombardement à notre gauche, agité sur tout le front de Tahure à Maisons de Champagne. A 22 heures, alerté, non tiré. Ah!, repos. Richebert évacué pour intoxication.

24 novembre : front agité, rien pour notre région ; évacuation d' hommes intoxiqués (Duvernois) : cela monte à 53. Travail de coiffure. Ravitaillement : 300 obus spéciaux par Decauville qui les apporte juste à la position, la voie étroite est devant la batterie, pour matériaux de même.

Dimanche 25 : journée pluvieuse et froide, grêle, clair de lune les boches tirent de temps à autre vers notre gauche, routes et gares, abri Gérin. Front relativement calme. A 21 heures 30, bopbardement de la ligne du tacot venant près de la position (avec du 105). On entend très bien le départ du coup, toute la nuit, en deux heures d'intervalle par salve de 10 coups (harcèlement de route).

27 novembre : de 6 heures 30 à 7 heures 30, fort bombardement sur notre gauche (coup de main) (...) Il neige, il pleut, brouillasse une bonne partie de la journée.

28 : Oui, c'était bien un coup de main à l'ouest de Tahure. Ravitaillement en obus de 200 spéciaux à 17 heures 45. Travail à la pose d'un tableau télé, journée calme.

3 décembre : agitation ennemie et tir un peu en arrière. Froid : -2°. Barrage de nos routes : Wargemoulin et Hurlus. A 22 heures 50, alerté CPO (Contre Préparation Offensive) coup de main (Beauséjour).

5 décembre : demande de volontaires, hommes robustes, bien constitués, avoir intégrité complète du coeur etd es voies respiratoires, certificat médical, et ayant une conduite et une manière de servir excellentes. C'est pour faire partie des compagnies de lance-flammes. Néant. (...)

7 décembre : (...) Mauvais temps, dégel, boue lourde, crayeuse. Calme, nuit noire sans lune.

8 décembre : On signale un militaire suspect, tenue officier du 232 qui circule dans les lignes : 1m80, roux, sous-lieutenant. (espion). (...)

Offre de billets de loterie à 1 f. pour l'emprunt, le capitaine m'en paye un, le numéro 47052.

15 décembre : lutte d'avions, un boche tombe entre Hans et Somme-Tourbe de 2000m. Vu tomber en tournoyant par un beau soleil à 10 heures du matin. (...)

17 décembre : (...) Deux espions arrêtés à Virginy : leurs effets étaient cachés dans un abri à mitrailleuses, ils changeaient chaque jour. (...)

22 : Un avion tombe au sud de St. Jean-sur-Tourbe après un combat, c'est un boche ; le temps est propice aux avions ; -2° au matin et 0° l'après-midi.

23 : Un avion-photo tombe à "la Brosse à Dents" après un combat, encore un boche, l'ennemi a tiré plus de 250 coups de tout calibre dessus lorsqu'il était à terre pour le détruire (3 passagers sans doute). -9° au matin

24 décembre : -10° au matin, -2° après-midi, les fantassins font des réseaux de fil de fer derrière nous, la classe 18, comme barrage.

A travers les lignes précédentes, il apparaît que nous sommes installés dans une guerre longue, des mesures économiques doivent suivre, comme des rationnements : sucre et pain en novembre 1917 dans les grandes villes et en janvier 1918, pour l'ensemble du pays.

L'aviation joue un rôle croissant. Le bois a fait place au métal. Au départ, reconnaissance et réglage d'artillerie, mais ensuite, équipés de mitrailleuses et regorgeant de munitions, les combats deviennent plus meurtriers, malgré l'esprit chevaleresque des protagonistes. Dès 1914, les avions sont des Voisin III avec pilote et mécanicien qui est soit observateur, soit mitrailleur. En 1915, Garros a amélioré le tir à travers l'hélice. Pégoud peut emporter huit bombes dans son appareil. Il est tombé vers Belfort le 31 août 1915. Le 11 septembre, c'est la disparition de Guynemer, après 53 victoires, pour un vol de trop. La guerre sur les mers s'intensifie (...)

1er janvier 1918 : " Coup de main boche à 4 heures 30. Nous recevons 1/4 de Champagne, jambon, deux oranges, cigare, 1/2 litre de vin en plus du rata ordinaire. Un avion ennemi tombe en feu dans leurs lignes (Tahure). Coup de main ennemi à 17 heures 15. (...)

3 janvier : deux saucisses attaquées par avion ennemi, un manqué ; les observateurs atterrissent en parachute, mais la 2e brûle, toujours à la même place, pas de veine, cela fait la sixième que je vois à cet endroit, à 12 heures.

4 janvier : Attaque ennemie à 3 heures 15 du matin ; 13°, froid - fort coup de main (...) 12 heures : les avions ennemis voyagent en masse. 22 heures 30, on nous annonce deux espions, un capitaine et adjudant d'infanterie qui visitent la batterie sous ordre du G.Q.G., se disent-ils d'état major et voyagent en auto.

5 janvier : coup de main contre l' ennemi à droite, à 15 heures, la batterie est alertée. 22 heures, fort bombardement sur notre gauche.

6 janvier : l'ennemi bombarde dur sur la gauche ; pluie.

7 janvier : dégel, boue incroyable, 22 heures, il neige à nouveau fortement ; malade.

10 janvier : bombardement sur la gauche ; 3 heures 40 à 12 heures. Une saucisse brûle, attaquée par avion ennemi.

Le secteur de Massiges reste agité tout le temps de la guerre.

En cette année 1918, "la réserve de l' occident, c'est l'armée américaine".

Human Statue of Liberty (Camp Dodge, Iowa) Elle réunit 18000 hommes

Foch décide l' offensive du 25 septembre sur trois secteurs : à l'est, attaque franco-américaine, attaque franco-britannique au centre et attaque angle-franco-belge dans les Flandres.

A la Main de Massiges, le 2e corps s'empare du Mont Têtu, de la ferme Chausson et du Signal de la Justice, au sud de Cernay-en-Dormois.

"Le 26 septembre, vous avez enlevé, dans un élan magnifique, ce terrible front de Champagne, avec ses buttes, ses abris bétonnés, ses 12 km de fils de fer..." (Général Gouraud, 11 novembre 1918)

L' armistice est signée lundi matin à 5 heures 30. Le 27 janvier 1919, c' est la démobilisation.

Victoire d'une armée en deuil...Le retour des soldats s'avère compliqué et dure jusqu'en avril 19.

"Nous ne sommes plus que 17 anciens de départ".

Pécule : 1050 f

Concernant le bilan à l'échelle mondiale, selon les mots des "Chroniques de l' Humanité", c'est une commotion humaine : "9 millions de morts, 17 millions de blessés et 1/3 d'invalides, 4 millions de veuves, 8 millions d'orphelins..., pas de pareille hémorragie depuis la peste noire du 14e siècle".

De retour au foyer, il faut se reconstruire psychologiquement après plus de quatre ans d'épreuves, physiquement aussi. Une loi du 22 novembre 1918 oblige l'ancien employeur à reprendre les soldats démobilisés. La Maison de pipes Mathiss le sollicite pour un retour à Paris, mais grand-père préfère l'air vivifiant de la campagne bourguignonne, gravissant quotidiennement la petite colline qui surplombe le hameau. Les orages lui font revivre les canonnades et il calcule immédiatement les distances. Il boit du lait de chèvre, c'est un bon reconstituant. Mais, pendant longtemps, il ne peut plus regarder une goutte de sang. C'est un handicap, car à la campagne, il faut parfois tuer poules et lapins pour se nourrir. Grand-mère apprend à faire cette besogne. Les mères de famille ont toutes été admirables pendant toute cette période. Devenues par nécéssité plus indépendantes, certaines n'arrivent pas à reconstruire leur couple. Ayant tous deux le même métier, ils s'épaulent, finalement, ils travailleront pour quelques grandes Maisons de pipes parisiennes par correspondance, poste et chemin de fer, tout en cultivant quelques lopins de terre. Ils se relaient dans l'atelier exigu de la maison louée depuis 1914 et achetée en 1921, précisément avec l'argent du "Pécule". (Juliette Bousch)

René Barbier reçoit la Médaille interalliée.

René Barbier, "gazé deux fois sans évacuation" aura deux contrôles pour l'obtention de la carte du Combattant.

"Président des anciens combattants dans les années 20, organisant des fêtes au profit des orphelins de guerre, jusqu’à son décès, il a été le porte-drapeau dans notre petit hameau.

En 1955, nous emmenons Grand-père à Verdun. Il en est ému aux larmes, c'est le plus beau cadeau que l'on puisse lui offrir". (Mme Juliette Bousch, sa petite-fille)

René Barbier est décédé en 1964 à l' âge de 87 ans.

"Adieu, frères de douleur méconnus." (René Barbier)

14-9-1998

"Trente-quatre ans après le décès de Grand-père, nous foulons le sol du plateau de la Main de Massiges. Pour en trouver l'accès, le chemin n'est pas très aisé, le panneau indicateur est un peu réducteur, ne mentionnant que les années 1914 et 15. Il a plu la veille : le sol crayeux, glissanr, colle à nos semelles et nous donne la vraie dimension de ce qu'a dû être le bourbier des hivers de guerre. Les masses sombres des forêts coincident bien avec les ravins. Un couple de cultivateurs rencontré, d'ébord très réservé, devient intarissable sur le sujet. Chaque année, au moment des labours, la terre recrache les ferrailles de ses meurtrissures."

Une moisson d'objets, d'écrits et de souvenirs me reste et me parle toujours de la guerre ! La montre des tranchées au cadran fêlé égrène toujours le temps. (Juliette Bousch)

(Avec l'aimable autorisation de Mme Juliette Bousch, sa petite-fille qui a réalisé un exceptionnel travail de mémoire, "devoir d' amour et de mémoire" selon ses propres mots)

 

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3e Régiment d'Artillerie de Campagne (RAC)

Septembre 1915 : Massiges

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Jules GUILLOT

La Lande sur Drôme, CALVADOS

Plaque confiée par Christian Janson, retrouvée par sa petite nièce Mélyne à Braux Ste Cohière. Le 3e RAC était présent dans le secteur de Massiges en 1915.

Annie Mandrin a retrouvé son PETIT-FILS, très ému.

 

Né le 24/08/1881, fils de Désiré Joseph et de Marie Loiseleur ; classe 1901, matricule n°1333 au recrutement de St Lô.

Profession : Maréchal Ferrant

1,61m, cheveux châtain foncé, yeux châtain

 

Canonnier Conducteur en 1902, 2e aide Maréchal Ferrant en 1903

Rappelé à la Mobilisation Générale le 04/08/1914 au 2e RAC

Passé le 04/09/1915 au 3e RAC puis le 27/02/1917 au 1er Escadron du Train

 

A épousé en 1909 Charlotte Désirée Augustine ; ils ont eu quatre enfants trois garçons et une fille Georgette qui reste seule en vie à ce jour (94ans)

Jules Guillot est décédé en 1953.

 

3e RAC

 

BLESSE à la Main de Massiges (Côte 191) le 28/09/1915

Colin PRALES, Maréchal du Logis

Basse-Pointe, MARTINIQUE

Né le 18/02/1892 à Ajoupa Bouillon résidant à Toulon, fils de feue Pauline Pralès ; classe 1912, matricule 811 au recrutement de Toulon.

1,78 m ; profession : étudiant

Incorporé au 3e Régiment d' Artillerie de Campagne comme engagé volontaire pour 4 ans le 25/09/1912.

Promu Brigadier le 05/08/1914, puis Maréchal des Logis le 15/04/1915.

Blessé et évacué le 28/09/1915 lors de la Grande Offensive de Septembre.

"Le 28/09/1915, étant au travail dans une tranchée de la côte 191 au nord de Massiges, a été atteint à la jambe droite par un éclat d'obus".

Citation :

" Sous-Officier énergique et plein de courage. Grièvement blessé le 28/09/1915 alors que sous un bombardement violent d'artillerie lourde, il maintenait au travail ses canonniers dont plusieurs atteints. Amputé de la jambe droite".

Admis comme grand mutilé de guerre, pension de 90%

Médaille militaire et Croix de Guerre avec palme.

Affecté comme Adjudant Gardien de Batterie dans les réserves à la Batterie d' Artillerie de Campagne de la Martinique, du 25/10/1916 jusqu'en 1932.

Chevalier de la Légion d'Honneur

(Avec l'aimable autorisation de Marc-Michel PRALES, son petit-fils)

 

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5e Régiment d'Artillerie de Campagne (RAC)

Juin 1917 : Massiges

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François MUFFAT dit « Pommadin »

Paris, SEINE

2e canonnier conducteur

 

Plaque confiée en août par Christian Janson bénévole que sa petite nièce Méline aurait trouvée. Le 5e RAC était à la Main de Massiges en Juin 1917.

Annie Mandrin a retrouvé son ARRIERE PETITE-COUSINE qui a connu le soldat. Très investis dans l’histoire familiale, Mme Bonfort et son époux prendront soin de cette plaque et sont très émus de pouvoir la tenir dans les mains.

 

Né le 18/08/1894, fils de Claudius et de Victorine Dabere ; Classe 1914, matricule n° 1704 au recrutement d' Annecy.

Son unique frère est décédé à l'âge de 17 ans.

1,72m, cheveux châtains clairs, yeux orangés verdâtres

Profession : livreur, cultivateur, chauffeur

 

Incorporé le 09/09/1914 au 5e RAC présent en Juin 1917 à la Main de Massiges.

Passé le 29/10/1918 au 52e RAC

Citation : "Sur le front depuis le début a toujours fait preuve du plus grand sang-froid. Comme téléphoniste s’est acquitté de ses fonctions les plus délicates avec courage, en particulier pendant les combats du 17 au 20 juillet 1918, s’offrant à chaque instant pour aller réparer les lignes".

Croix de Guerre

A épousé en 1925 à Paris Germaine Belfils, pas de descendance.

François Muffat est décédé le 11/04/1956 à Morzine (74)

 

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17e Régiment d'Artillerie de Campagne (RAC)

1915 : Fortin de Beauséjour, Tahure

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MORT POUR LA FRANCE à PERTHES-LES-HURLUS le 15/10/1915

Capitaine Constant LALLEMAND, 31 ans

Commandant la 8e Batterie du 17e RAC

Né le 13/05/1884, à Blamont, Meurthe et Moselle 
fils de Gustave Lallemand et Célestine Huin  
classe 1904, matricule 1260, recrutement de Nancy
Saint-Cyrien promotion "Sud-Oranais"
Sous-Lieutenant au 3e Tirailleurs
Médaille du Maroc
Officier d'infanterie passé dans l'artillerie au 17e RAC
Croix de guerre, 4 palmes

Chevalier de la Légion d’Honneur

A partir d’août 1914, le Capitaine Lallemand fait campagne avec son régiment, mis à la disposition de la 3è D.I., dans la Marne et la Meuse (Argonne, Woëvre et Hauts de Meuse).

A la fin de septembre 1915, une vaste offensive est lancée en Champagne.

"Le 24 septembre 1915, par deux jours de marche forcée, la 3e Division d’Infanterie se porte à Perthes dans la Marne. Engagés dès leur arrivée, les groupes du 17e RA prennent position devant la butte et le village de Tahure, qui fûrent enlevés le 6 octobre.
Dès la mise en batterie et pendant tout le mois d’octobre, un bombardement intense, souvent par obus à gaz, creusa des vides quotidiens. Plusieurs des meilleurs officiers payèrent de leur vie ce succès partiel. Le Capitaine Lallemand, commandant la 8è batterie,(est) tué à son poste de commandement. »
(Extrait de l’historique du 17è RAC)
Le Capitaine Lallemand est mortellement atteint par un obus aveugle à son poste d’observation habituel du Bois du Paon, en direction de la butte de Tahure alors reprise par l’ennemi, à Perthes les Hurlus, le 15 octobre 1915.

Dernière de ses 5 citations :

« Officier d’une activité et d’une valeur exceptionnelles, ayant commandé brillamment sa batterie depuis le début de la campagne et rendu les plus grands services au corps d’armée. Plusieurs fois cité à l’Ordre de l’Armée pour sa grande bravoure. Tué à un observatoire très exposé alors qu’il réglait le tir de ses pièces, le 15 octobre 1915. »

"En observation dans la tranchée. Capitaine Lallemand et Carré"

"Le capitaine Lallemand en observation dans la tranchée de Sonvaux" (les Eparges)


Extrait du Tableau d'Honneur de l'Illustration 14-18

(Avec l’aimable autorisation de MM. François, Philippe et Yves Toffin, petits-fils de Constant Lallemand. Nous remercions M. Yves Toffin pour son don)



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28e Régiment d' Artillerie de Campagne (RAC)

Septembre-Octobre 1915 : Ville S/Tourbe, Mesnil-les-Hurlus

Janvier-Mai 1916 : Trou Bricot, Mesnil-les-Hurlus

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Jean François MEUR

Saint-Thois, FINISTERE

Annie a retrouvé ses PETITS-ENFANTS. Merci à Jean-Pierre Mainsant qui nous a confié cette plaque.

Né le 10/04/1893 à St Thois, fils d' Yves (meunier) et de Anne Rospars, classe 1913, n° matricule 415 au recrutement de Quimper.

1,67 m Cheveux blonds, yeux bleu foncé. Profession : cultivateur

Incorporé le 26/11/1913 au 28e Régiment d'Artillerie de Campagne

Intoxication par gaz

Citation du 26/01/1919 :

"Excellent soldat au front depuis le début de la campagne : a toujours participé aux ravitaillements de la Batterie dans des zones soumises à des tirs violents de l'artillerie ennemie".

Croix de guerre avec étoile de bronze

Marié avec Marie Anne Briand le 02/07/1919 à St Thois, 2 enfants.

Un de ses frères, Laurent, est porté disparu le 25/02/1915 à Perthès-les-Hurlus (Bois de Sabot). Sa veuve épousera un de ses beaux-frères, Charles Meur.

Proposé pour pension temporaire de 15% par la Commission de Réforme du 28/01/1921 pour : "Emphysème pulmonaire avec troubles dyspeptiques. Infirmité consécutive à une intoxication par gaz"

Maintenu service armé inférieur à 10% non imputable à la guerre par le Commission de Réforme le 24/03/ 1932 pour "troubles subjectifs douleurs vagues dans le territoire des nerfs lombaires aucun signe objectif de rhumatisme chronique allégué"

Décédé le 03/03/1973 à St Thois.

(Avec l'aimable autorisation de sa famille)

 

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31e Régiment d' Artillerie (RA)

Décembre 1915-Mars 1916 : Massiges

Décembre 1916 : Massiges, Buttes du Mesnil

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Léon ROMME, 9e Batterie

Saint-Georges-le-Gaultier, SARTHE

Né le 26/05/1889, fils de feu Anatole et feue Clémentine Jardin ; classe 1907, matricule 604 au recrutement de le Mans

Profession : cultivateur

1,75m ; cheveux blonds et yeux bleus

Campagne de Tunisie en 1911 ; Campagne du Maroc occidental en guerre en 1911 et 1912.

Les 17, 18 et 19/04/1912 : répression de l'émeute de Fez

Rappelé en Août 1914, parti aux Armées le 09/09/1914 au 31e RA

(Avec son régiment, le 6ème à partir de la gauche, debout)

Evacué le 19/03/1917 pour maladie, rejoint son dépot le 01/05/1917

Passé en mars 1918 au 109e RAL (Artillerie Lourde)

Peu de souvenirs oraux ont été transmis à la famille, hormis sa fierté d'avoir pu combattre avec le canon de 75.

"Canon de 75 sorti de son abri" (Léon Rommé est le plus à gauche)


Sa famille nous a transmis ses notes de guerre prises à la Main de Massiges.

1915

22 déc

14h, nous partons de Verrières et allons mettre en batterie sur le terrain de Minaucourt ( à la main de Massiges). Nous y arrivons vers minuit. Le terrain n'est qu'une boue,plusieurs voitures s'y embourbent.

23 déc

Nous nous installons dans cette position ou nous devons rester.

1916

9 janv

A 15 h 30 les boches attaquent dans notre secteur. 
Nous les empêchons d'avancer,en exécutant un tir de barrage qui a duré plus d'une heure. Les boches ont attaqués aux liquides enflammés et aux gaz. Dans la nuit, les boches contre-attaquent et  réussissent à pénétrer dans une tranchée puis qui reste en leur possession.

19 janv

Le soir en ravitaillant,les conducteurs perdent deux chevaux dans la boue.

27 janv

Dans l'après midi, je pars en permission pour la 2eme fois.

6 février

Je reprends le train à Fresnay pour retourner au front.

7 fév

A 1hr j'arrive à Valmy et le soir à la chute du jour je rentre à ma batterie.

8 fév

Et jours suivants, jours de cafard mais je me remets encore assez vite.

11 fév

Dans l'après midi, nous attaquons et gagnons ce que nous avions perdu le 10 janvier.

12 fév

Les boches contre-attaquent mais en vain.

13 fév

Journée un peu plus calme.

20 fév

Les avions boches volent en nombre sur nos lignes.

21 fév

Deux escadrilles boches passent sur nous et vont bombarder les gares de Valmy et Nettancourt.
Entre 20h 30 et 22 h les zeppelins passent sur nos lignes.L'un deux est forcé de faire demi-tour par le tir de pièces contre avions. En même temps un autre zeppelin était abattu à Nettancourt
.

22 fév

Au réveil la terre est couverte de neige. Vers 10 h il est passé deux petits ballons venant de sur les lignes ennemies. Ils étaient a une hauteur fort élevée.

9 mars

A 17 h, les boches attaquent dans notre secteur,ils attaquent aux liquides enflammés. Ils gagnent un peu de terrain mais par une contre-attaque à la grenade,nous les leur reprenons en faisant 63 prisonniers, dont 3 officiers.
Le reste du mois se termine sans aucun fait important.
(Léon Rommé)

Citation : "Excellent soldat (guetteur aux tranchées) depuis le début de la campagne ; a donné de nombreuses preuves de courage et de mépris du danger ; en participant aux attaques de septembre 15, à la Main de Massiges 1916 et dans la Somme en janvier 1917, où il a assuré la liaison vec l'infanterie dans des conditions difficiles."



(Avec l' aimable autorisation de Bernard Lenormand et de son épouse, petite-fille de Léon Rommé)

 

et

 

Alfred OHRESSER, 21 ans

MORT POUR LA FRANCE à Massiges le 10/12/1916

2e Canonnier du 31e RAC

Golbey,VOSGES

Né le 16/03/1895, fils d'Auguste et de Maria Flohr ; Classe 1915, Matricule 747 au recrutement d' Epinal.

1,68 m ; cheveux châtain, yeux bruns

Profession : ajusteur

Pas de dossier

(Avec l' aimable autorisation de William Ohresser, son petit-neveu)

 

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34e Régiment d'Artillerie (RA)

Mars 1917 : Maison de Champagne

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Charles LEYGONIE

Ladornac, DORDOGNE

Annie a retrouvé sa FILLE et son PETIT-FILS. Merci à Christian Janson, bénévole, qui nous a confiée cette plaque en cuivre probablement perdue quand son régiment se trouvait à Maison de Champagne en 1917.

"Un grand merci à votre association , qui fait un travail magnifique de recherche. Le passé reste toujours gravé" (Mme Catus Renée, sa fille) Nous la remercions pour son don.

Né le 20/11/1891 à Ladornac, fils de Jean et de Marie Domme, classe 1911 , matricule 521 au recrutement de BRIVE.

1,63 m Cheveux châtain clair, yeux gris ; profession : Cultivateur, 1 frère (mort bébé) et 1 soeur Mathilde

Passé aux armées le 02/08/1914 au 34e RA

Entré à l'hôpital, dépot de convalescents de Brive le 03/03/1919. Rentré au dépot le 24/04/1919.

Citation :

-"Excellent cavalier consciencieux et dévoué. A fait toute la campagne et a en toutes circonstances rendu de grands services à ses chefs".

Croix de guerre et Etoile de bronze

Insigne italien des fatigua di guerra

Veuf de Mélanie Neuville, il épouse en secondes noces Mélanie Lajoinie le 24 mai 1928 : une fille Renée encore en vie née en 1933.

 

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44e Régiment d' Artillerie

Mars-Avril 1916 : Massiges

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Marie Georges MONTASSIER

Vigeois, CORREZE

Photo prise dans les tranchées à Massiges en mars-avril 1916...

( Sur cette carte, il écrit à Léon SIMON qui a aussi fait HEC. Du 67e RI, il a été blessé en Champagne, en 1915. Après la guerre, il est parti vivre à Casablanca où il était expert dans les tribunaux ).

Né le 31/08/1895, fils de Gabriel (receveur des douanes) et de Marie Louise Veyrias ; son cousin Henri, est un artiste peintre reconnu ; classe 1915, matricule 226

1,72 m ; cheveux noirs, yeux marron clair

Profession : étudiant en HEC

Incorporé le 15/12/1914 comme canonnier de 2de classe au 44e RA :


Le 4 décembre 1915, Sainte-Barbe, Fête des Artilleurs, le régiment prend position par un temps épouvantable, dans une nuit d'encre, devant la Main de Massiges
Quel terrain ! Quelle boue ! Partout l'inondation ! Mais quoi ! Le jour de la Sainte-Barbe, on n'a le droit qu'aux chansons ! 
Et, stoïquement, on s'installe dans l'eau. Tout s'arrange. Après la pluie, le beau temps.
Jusqu'à la fin d'avril 1916, le 44e reste dans la région de la Main de Massiges, améliorant ses positions, repoussant tous les coups de main.

Brigadier le 7/03/1917, promu Aspirant le 25/07/1917 et affecté au 33e RA.

Promu Sous-Lieutenant le 1/08/1918 puis Lieutenant le 13/07/1922

Citation :

"Excellent Officier qui s'est fait remarquer par son attitude calme et courageuse sous le feu pendant les combats des 16-17 et 18 juillet 18 pendant lesquels il a parfaitement assuré la liaison de son groupe avec l'Infanterie".

Croix de guerre - Médaille de la Victoire - Médaille Commémorative de la Grande Guerre

Chevalier de la Légion d'honneur le 20/12/19

S'est marié à Paris en 1923

Décédé en 1987 à Biarritz

 

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47e Régiment d' Artillerie (RA)

Septembre 1915 : Massiges

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Auguste LEGUENEC

Gueltas, MORBIHAN

Grâce à Annie, un de ses ENFANTS, Gildas, a été retrouvé. Merci à Jean-Pierre Mainsant qui nous a confié cette plaque.

Né le 12/01/1886 à Gueltas, fils de feu Joseph et de Vicente Gambert, classe 1906, matricule 1948 au recrutement de LORIENT.

1,71 m Cheveux noirs, yeux bruns. Profession : cultivateur

Parti aux armées le 07/08/1914 comme brancardier

Passé au 47e Régiment d'Artillerie le 12/11/1914

Blessé le 25/09/1915 par éclat d'obus à la cuisse gauche

Evacué le 27/05/1917 pour blessure au genou gauche par éclat d'obus

Rejoint le front le 02/07/1917

Citation du 14/01/1919 :

"Au front depuis le début de la campagne dans les fonctions de brancardier. A fait preuve sur les positions de batterie du plus grand dévouement portant secours à ses camarades sous les plus intenses bombardements. Deux blessures".

Croix de guerre, Etoile de bronze, Médaille Militaire

Marié avec Rosalie Anne Le Coq le 26 juillet 1919 à Gueltas.

 

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50e Régiment d' Artillerie (RA)

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MORT POUR LA FRANCE au combat de Ville sur Tourbe le 15/05/1915

Philibert Charles LECOUTURIER, 25 ans

Geffosses, MANCHE

50e Régiment d'Artillerie

Annie a retrouvé son PETIT-NEVEU, très investi dans l'histoire de sa famille : il a mis toute sa généalogie sur Geneanet après de nombreuses années de recherches. Il se fait un Honneur de recevoir cette plaque trouvée par Eric Marchal dans les années 80, dans le secteur de Berzieux-Malmy.

Né le 11/07/1889, fils de Charles Louis et d' Alexandrine Marescq ; 4 soeurs et 3 frères.

Classe 1909, matricule 161 au recrutement de St Lô

1,67m ; cheveux blonds, yeux bleus, nez très fort

Profession : couvreur en paille

50e RA, 7e RA, 2ème groupe d'Artillerie de Campagne d'Afrique

Mort pour la France le 15/05/1915 au combat de Ville sur Tourbe à Berzieux (Marne)

Inhumé à la Nécropole de Minaucourt, tombe n° 8998

Citation : "Bon canonnier, a fait preuve de courage au combat du 15/05/1915 devant Ville/Tourbe, a été tué en assurant la liaison entre la batterie et le poste de commandement".

 

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52e Régiment d' Artillerie de Campagne (RAC)

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MPLF à la Main de Massiges le 16/10/1915

Némorin Célestin DANIS, 22 ans

Réalmont, TARN

Brigadier au 52e RAC, 111e Batterie

Né le 28/06/1893, fils d'Hippolyte et de Augustine Combes ; classe 1913, matricule 1085 au recrutement d'Albi.

1,60 m ; cheveux châtain roux, yeux marrons

Profession : forgeron maréchal

Incorporé au 2e RA le 01/09/1914, passé au 55e RA la 13/10/1914

Nommé Brigadier le 12/05/1915 ; passé au 52e RAC le 31/07/1915

Le 16 Octobre 1915 à la Main de Massiges :

Suite du JMO :

"Le lieutenant, Danis et Lefévre se trouvaient probablement près du canon ; le lieutenant Gouon (?) donnait ses indications pour le tir qui devait commencer immédiatement avec cette pièce.

Les 3 autres étaient à l'entrée de l'abri et ont du être décapités ou du moins blessés mortellement par des pièces du canon que l'on retrouva dans l'abri.

Le blessé Texier alla de suite au poste de secours. Il rencontra le sous-lieutenant Gottby(?) de la 113e Batterie

de bombardiers et lui expliqua la situation. Celui ci vint me trouver aux tranchées de 1ère ligne où j'observais le tir. Je partis aussitôt avec le maréchal du logis Fillioux et ses hommes à l'abri, pour dégager l'entrée. Nous ne retrouvâmes que trois cadavres, ceux des canonniers qui étaient dans l'abri. Une 2de torpille tomba presqu'au même endroit et détruisit notre travail.

A la tombée de la nuit, quand l'endroit fut moins dangereux, on commença des recherches".

Extraits du JMO du 52e RAC

Némorin DANIS repose dans l'un des ossuaires de la Nécropole Militaire du Pont de Marson.

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Michel PAGET et de son épouse, nièce de Némorin Danis)

 

 

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82e Régiment d'Artillerie Lourde à Tracteurs(RALT)

Mesnil-les-Hurlus

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MORT POUR LA FRANCE le 02/09/1918

André BLAY, 24 ans

Elbeuf sur Seine, SEINE INFERIEURE

(plaque trouvée par Eric Marchal, probablement perdue par le soldat quand son régiment combattait dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus)

Retrouvés ! Son ARRIERE PETITE-COUSINE et son fils acceptent très volontiers la plaque et en prendront soin.

"Je suis très touchée par cette initiative qui me plonge dans un passé familial peu connu" (Mme de Gestas).

Né le 19/06/1895, fils de René (Maitre Teinturier) et de Philomène Regnault-Rochefort ; 1 frère et 1 soeur.

Classe 1915, matricule 1088 au recrutement de Rouen Sud.

1,74m ; cheveux châtain clair, yeux marrons
Profession : Etudiant
Incorporé le 18/12/1914 au 4e RAL
Passé le 05/02/1916 au 82e Régiment d' Artillerie Lourde à Tracteurs (automobiles)

Citations : - "n'a pas hésité à se porter immédiatement à 2 reprises au secours de camarades bléssés pendant de violents bombardements de la batterie." (10/1915)

- "Blessé par éclats d'obus à l'épaule droite le 21/03/1916 au Bois de Parois."

Nommé Brigadier le 08/05/1917

Citation : "S'est porté immédiatement et sous de violentes rafales au secours de 2 canonniers qui étaient mortellement blessés le 25/07/1917."

Croix de Guerre

Evacué malade le 29/08/1918, il meurt le 02/09/1918 à 15h des suites de maladie contractée en service, à l'ambulance 232 de Betz (Oise).

(Avec l'aimable autorisation de Mme Martine De Gestas de Lesperoux)

 

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1er GENIE

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1er GENIE

BLESSE à MASSIGES le 09/11/1915

Caporal René PIAU

St-Péravy la Colombe, LOIRET

(René Piau et sa femme Ovilia Angeline Piau née Georges)

Né le 24/09/1886 ; fils de Jean Baptiste Hégésippe Piau et de Félie Désirée Irma Eugénie Descaux.

Classe 1906, matricule 1060 au recrutement d' Orléans

1,69 m ; cheveux châtains, yeux gris

Profession : maçon

Rappelé au 1er Génie le 02/08/1914.

Nommé Maître Ouvrier sur ordre du Colonel le 26/02/1915

Citations :

Décoré en juin 1915 de la Croix de guerre Etoile de Vermeil, Etoile de Bronze, pour citation

Nommé Caporal le 07/10/1915

Evacué blessé le 09/11/1915 à Massiges par éclat d'obus au cou, rejoint le dépot (Cie 4/26) le 20/03/1916.

Passé le 01/06/1916 à la Cie 22/28, puis à la Cie 5/27 le 03/07/1916

Passé au 9e Génie, Cie D/26 le 16/08/1916

Passé au renfort au BI du Génie, Cie 101(?)/9 le 25/02/1917 , puis à la Cie 25/5 le 19/08/1917

 

Angeline ROULET ép. MOYON -son arrière arrière petite-fille- a écrit ce bel hommage :

"J’ai très peu entendu parlé de toi, je t’ai découvert un jour en photo. Josiane ta fille, ma grand-mère, m’a donné cette photo de toi, son papa soldat qui ne parlait pas de la guerre… Et puis au détour d’une discussion avec ton petit fils Michel, mon papa, j’ai appris que tu étais maçon, surement la raison pour laquelle tu as intégré le Génie… Caporal, parce que tu savais lire et écrire... Et puis, en lisant ton carnet militaire, jamais vraiment ouvert depuis qu’un jour tu l’as jeté au feu et qu’il a été sauvé des flammes, nous apprenons que tu as été sapeur mineur… je ne connaissais pas cette mission… j’ai cherché et j’ai découvert ton quotidien de soldat… tu ne faisais pas que construire des ponts à l’arrière du front… non tu étais au coeur du combat… au milieu des obus qui t’auront laissé des traces physiques et psychiques… au milieu de la boue et du sang… du bruit des balles et des camarades qui crient ou qui tombent…
Nous avons aussi découvert que la guerre, tu l’as connue et vécue dans son antre de son début à la fin. Tu a été mobilisé le 02 août 1914, le 03 tu étais parti. Tu as été libéré de tes missions le 31 mars 1919. Tu es revenu… Tu t’es marié, tu as eu deux filles, Paulette et Josiane ma grand-mère… Tu as peu parlé de ces années terribles... seulement sur tes dernières semaines… mais tu étais marqué et tout le monde le savait…
Que se passait-il dans ton esprit? Je ne cesse de me poser ces questions...
On dit de toi que tu as été blessé au cou, à la cuisse par éclat d’obus et que tu as été gazé. On dit de toi que tu as porté un camarade sur ton dos pour le sortir de l’enfer, mais c’est le paradis qu’il a trouvé sur ton épaule puisqu’il est mort pendant que tu le transportais…

Est-ce toi qui es venu à moi? Je ne sais pas mais je suis heureuse de notre rencontre et fière d’être la porteuse de ton histoire que j’ai sorti du temps qui passe… Je suis fière de la raconter, je suis émue de la transmettre… car mon fils Axel a emmené ta photo dans sa classe de CE1 et a raconté ton histoire à son tour… 

 

Mon arrière grand-père j’espère honorer ta mémoire et ton courage et te rendre l’honneur que tu mérites… »

René Piau

(Avec l'aimable autorisation de Michel Roulet, son petit-fils, qui conserve ses documents, et d' Angeline Roulet ép. Moyon, son arrière petite-fille)

 

1er GENIE

MORT POUR LA FRANCE à VIRGINY le 15/11/1915

Sapeur Rose Théophile DEUIL

Quincy-Voisins, SEINE ET MARNE

(Photo remise à son fils à sa majorité par la DDASS)

Né le 03/10/1887, fils de feu David Deuil et Augustine Gaillardon ; classe 1907, matricule 685 au recrutement de Coulommiers.

1,68 m ; cheveux châtains, yeux bleu foncé

Profession : carrier

Tué le 15/11/1915 devant Virginy, Rose Deuil est primo-inhumé au cimetière provisoire "Propriété Varoquier" puis en 1923, ré-inhumé à la Nécropole militaire du Pont de Marson, tombe 3965.

Son fils Bayard, orphelin à 3 ans, est placé à la DDASS dans la Nièvre.

Rose Théophile Deuil et son fils

Bayard Deuil à la BA 112 à Reims en Avril 1935

(Avec l'aimable autorisation de Mme Viviane Deuil épouse Doudeau, petite-fille de Rose, et fille de Bayard. Elle s'est rendue à Massiges en 2013 et a écrit :"Ce que la guerre a détruit est immense dans les coeurs ...")

 

1er GENIE, Cie 22

MORT POUR LA FRANCE à la MAIN de MASSIGES en Décembre 1914

Raoul CHARVY, 22 ans

Tronget, ALLIER

Aidée de Robert et de Mme Rouet, Annie a retrouvé sa PETITE NIECE, très émue : "quelle belle surprise vous me faites là, mon Dieu si mes parents vivaient encore ils auraient été si heureux". Sa grand-mère lui avait souvent parlé de son frère MPLF tout au début de la guerre, elle a vu chez elle son portrait, un très beau jeune homme. Mme Adien a raconté à Annie qu'elle avait mis un petit moment à ouvrir l'enveloppe et que c'était une des choses les plus émouvantes qu'elle avait pu vivre.

Né le 19/05/1892 à Tronget, fils de Gilbert (cocher) et de Marie Chavois (domestique),une soeur Mathilde ; classe 1912 au recrutement de Montluçon.

Sapeur mineur au 1er Régiment du Génie
Blessé à la Main de Massiges, il est décédé  dans l’Ambulance n°5 du Corps Colonial à Valmy le 29/12/1914 à 11h30 d'une plaie pénétrante de la poitrine par balle.
A cette période, il n'y avait pas encore de galeries ou de sapes pour ces hommes, très exposés.

Sa plaque, probablement perdue quand il a été mortellement blessé en 1ère ligne, a été retrouvée en juillet 2013 par Marie-Sol, bénévole, lors de travaux dans une tranchée de la Main de Massiges.

Nous remercions Mme Adien qui a rejoint l'association depuis : "Toute ma reconnaissance et mon admiration à vous, ainsi qu'à tous les bénévoles qui savent si bien faire revivre ces Disparus".

 

 

1er GENIE

MORT POUR LA FRANCE à Massiges le 15/10/1915

Sapeur Jean THIBAULT, 21 ans

Torcé en Charnie, MAYENNE

Plan du cimetière envoyé à sa famille

Né le 02/06/1894.


Lettre adressée le 03/11/1915 à sa sœur, une religieuse :


Ma sœur
Excusez-moi de n’avoir pas répondu plus tôt à votre lettre du 22 octobre, mais étant de service aux tranchées, je n’ai pu malgré mon vif désir, vous envoyer les quelques détails que vous me demandez sur la fin de votre bien-aimé frère.
Il m’en coûte beaucoup, et mon cœur se serre d’angoisse de vous dire ces détails qui ravivront votre douleur.

Mais puisque vous le désirez, je m’incline.
C’est bien dans la nuit du 13 au 14 octobre que Jean a été blessé.

Nous étions en train de faire une tranchée, dans un terrain battu par l’artillerie allemande.

Le travail avait commencé vers 8 heures du soir et s’était poursuivi jusque vers 11 heures, sans trop d’accidents, quant tout à coup le bombardement redoubla d’intensité.
Malheureusement un obus de gros calibre vint tomber en plein dans le groupe que formait mon escouade.

Plusieurs hommes furent ensevelis par la terre et c’est en dégageant que je vis que Jean était du nombre, seul il était blessé. Il avait encore toute sa connaissance.
« Sergent, ne me quittez pas, » me dit-il.

Immédiatement relevé et transporté dans un poste de secours, il fut pansé par un médecin de l’Infanterie coloniale.

Ses blessures étaient graves. Trois gros trous dans le côté droit, par où le sang s’échappait en abondance.

Pendant qu’on le piquait, il me reconnut encore, et les dernières paroles qu’il prononça furent : Ah ! mes pauvres amis » et il entra dans le coma.
IL expira vers 1 heure du matin.
Malgré les démarches, aucun prêtre ne put l’assister dans ses derniers moments.

Le lendemain vers le soir, je fis descendre son corps son corps dans un petit cimetière situé comme suit (plan du cimetière).

Nous lui avons arrangé une tombe convenable, avec une croix sur laquelle son nom est gravé dans une plaque de cuivre, clouée sur la dite croix. Un entourage en bois-fil de fer protège la tombe.
Un prêtre brancardier que j’ai trouver, l’a inhumé chrétiennement.  Se jour de la Toussaint, quelques camarades sont allés fleurir la tombe et prier pour lui.
Actuellement, pour l’emplacement de la tombe, on ne peut rien faire, et rien à graver.
J’ai reçu le colis postal que vous m’annonciez. J’en ai suivant votre désir, distribué le contenu, avec quatre sapeurs qui ont risqué leur vie pour descendre votre pauvre frère.

Ma sœur, priez bien pour lui et pour les pauvres soldats qui se font tuer, sans avoir la joie de connaitre leur Dieu.
Je reste à votre entière disposition pour tout détail complémentaire que vous pourriez avoir besoin, ainsi qu’après la guerre, pour que votre famille puisse retrouver l’emplacement de la tombe.

Je vous prie d’agréer, Ma Sœur, l’expression de mon religieux respect.

André Nevico Sergent.

 

1er GENIE, Cie 22-1

MORT POUR LA FRANCE au Mont Têtu (Massiges) le 24/11/1915

Aspirant Officier Jean ROBIN de MORHERY,20 ans

Loudiac,COTES-DU-NORD

Né le 19/03/1895, fils d' Arthur et de Clara Boul ; classe 1915, matricule 800 au recrutement de St Brieuc.

1,76 m

Profession : étudiant en droit ; degré d' instruction : 5

Incorporé au 6e Génie le 19/12/1914

Passé au 1er Génie le 30/09/1915.

Le 24/11/1915, il a été tué sur le champ de bataille au lieu dit le Mont Têtu à Massiges.

Nommé Aspirant en septembre 1916.

Médaille Militaire

 

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2e GENIE

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Cactus Jean Antoine DESCHAMPS

Sousse, TUNISIE

Sergent au 2e Génie, 57e section de Projecteurs de Campagne

Né le 14 septembre 1887, fils de Antoine et de Marie Lesage ; classe 1907, matricule 1551.

1,69 m ; cheveux bruns, yeux bleus

Profession : géomètre, directeur d'exploitation (marchand de bois)

ENGAGE VOLONTAIRE pour 3 ans le 07/08/1908 à la Mairie de Lyon pour le 2e régiment du Génie.

Caporal le 20/05/1909.

Passé au 5e Génie pour être détaché à la Côte d' Ivoire jusqu'en 1911 : Cactus Deschamps travaille à la construction de la ligne de chemin de fer qui part d'Abidjan. Nommé Sergent le 01/09/1910.

Mobilisé à la Côte d' Ivoire le 04/08/1914, affecté au 6e Régiment d' Artillerie Coloniale, 8e Cie à Dakar le 26/08/1914.

Embarqué pour la France le 18/09/1914, en détachement sur le vapeur " amiral Hanudin (?) ", arrivé en France et passé au 2e Génie le 02/10/1914.

Passé à la section de Projecteurs du Mont-Valérien le 25/04/1915, parti aux Armées le 13/06/1915 (57e section de Projecteurs de Campagne). Ils servaient à éclairer le champ de bataille.

Auto-projecteur

"Juin 1915 Mourmelon appareil de 80" (Projecteur Barbier-Benard-Turenne)

"75 contre avions Juillet 1915"

"Mourmelon le Grand Août 1915 Arrivée des zouaves"

"20 Août 1915 Les mitrailleurs des tirailleurs arrivent à M. le G." (Mourmelon le Grand)

 

Sa section est engagée dans l' Offensive de Septembre 1915

"Notre campement au 106 septembre 1915 Cuisinier et popote des s.off."

"Septembre 15 Cantonnement du 106. Le départ des indésirables pour le Mont Valérien"

Prisonniers allemands, Septembre 1915

"Prisonniers Boches Attaque de Champagne Septembre 1915"

" Virginy Décembre 1915"

MASSIGES 1916

"Massiges Vue, tout ce qu'il y a de plus générale"

"Massiges l'entonnoir du cratère"

(A l'emplacement actuel de l'entonnoir !)

"La Verrue soldat Mazières et 77 février 1916"

"Soldat Mazières la Verrue fév 1916" et "Toubib Roumazeilles Virginy fév 1916"

"Massiges. La Chenille (ou Mont Têtu) Vue d'un créneau du Col des Abeilles"

Citation : "A dirigé pendant une semaine ? soumis à un bombardement continuel, a donné l'exemple à ses hommes et montré un mépris absolu du danger."

"A Verdun le 30 mai 1916. Intoxication par les gaz"

Cactus est militaire en 1916 quand il croise Yvonne Fougerat sur le pont de Suresnes.C'est le coup de foudre , ils se marient le 05/12/1916 à Boulogne (92) : ils auront 6 enfants.

Passé Sergent fourrier le 12/08/1916, passé au 1er Génie le 01/10/1916 puis au 21e Génie le 30/04/1917, formation nouvelle. Arrivé au corps le 01/07/1917, affecté à la 124e section de Projecteurs de Campagne.

Nommé Adjudant le 29/04/1918


Croix de Guerre, Médaille Coloniale avec Agraphe Côte d' Ivoire

En 1918, la famille part pour Morbecque (Nord), Cactus crée une scierie

En 1932, c'est le départ pour Bessonbourg, près de Constantine,en Algérie. Cactus y dirige une entreprise de traitement du liège jusqu'en 1938, où la famille rentre en France, à Couzon-au-Mt-d'Or (69)

Cactus Deschamps est décédé le 9 aout 1943 à l'hopital Edouard Herriot à Lyon.

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Jean-Marc Deschamps, son petit-fils, de visite à Massiges avec son épouse en Juin 2018)

2e GENIE

Auguste MARTINIE, 2e Génie
Saint-Augustin, CORREZE

(Plaque trouvée par Eric Marchal en 2006 à Beauséjour. Son séjour prolongé dans la vase explique l'état de conservation proche du neuf !)

Avec l'aide de Mr Keller du FA92 et de Murielle du FA51, Annie a retrouvé son PETIT-FILS, époux de Madame la Maire de St-Hilaire-le-Grand. Il se rappelle bien de ce grand-père qui l'emmenait se promener en automobile.

"Fier de son permis de conduire, il en était l'un des premiers à avoir un véhicule automobile à Saint-Hilaire, qui lui permettait d'effectuer ses tournée de vente en tant que marchand 4 saisons, il venait se ravitailler au halles du Boulingrin à Reims en poissons et autres aliments et vendait ces victuailles dans les communes autour de Saint-Hilaire, vers la vallée de la Suippe, où il achetait des lapins de garenne et des escargots dans les villages, dont les rémois étaient friands, qu'il revendait au marché.
Son petit fils, mon époux, était très impressionné par ce grand père et il en garde une image d'un homme fort, vaillant, courageux qui gardait l'accent rocailleux de sa Corrèze natale et qui avait un esprit d'initiative.
Ce qui nous frappe aujourd'hui, c'est  que nous n'avons jamais entendu parler de sa participation à la guerre de 14-18, et que nous le découvrons sous un autre jour, lui qui finalement est revenu quelques années (vers 1930) après la guerre dans ce coin qu'il avait connu sous le feu de l'artillerie."
(Mme Agnès Person)

Né le 13/05/1896, fils de Henri et de Jeanne Terracol ; Classe 1916, matricule 405 au recrutement de Tulle.
Profession : Garçon boucher, Maraicher
1,61m, cheveux et yeux noirs
Possédait le permis de véhicules automobiles
Incorporé le 10/04/1915
Passé au 2e Régt du Génie le 16/09/1915, passé au 7e Bataillon du Génie le 12/09/1916 puis au 3e le 06/11/1916

Passé au 2e Régt du Génie le 10/06/1917
Arrivé à l'Armée d'Orient le 27/06/1917, rapatrié le 09/10/1918
Médaille de la Victoire, Médaille commémorative

A épousé en 1922 à Paris 12e Françoise Andrieu : ils ont eu 4 filles.


Auguste MARTINIE est décédé le 24/01/1967 à Reims.

(Avec l'aimable autorisation de Madame et Monsieur PERSON)

 

2e GENIE, Cie 16-2

MORT POUR LA FRANCE à Perthes-les-Hurlus le 30/07/1915

Sapeur mineur Etienne FOLCADE,20 ans

Villemolaque, PYRENEES-ORIENTALES

Né le 26/12/1895 ; il était maçon.

Sa compagnie était présente à Massiges : lui sera tué suite à l’explosion d’une mine.

(photo extraite de "En avant quand même : le 53ème RI de Perpignan dans la tourmente de la 1ère GG", excellent livre de Renaud Martinez, éditions l'Agence, 2007)

 

 

2e GENIE, Cie 16-2

MORT POUR LA FRANCE au Mont Têtu (Massiges) le 05/10/1915

Sapeur brancardier Albert EMBRY, 25 ans

La Digne d'Aval, AUDE

Né le 12/08/1890.

Dans un premier temps, il sera inhumé par ses camarades près du poste de secours.

Sa dernière lettre écrite le 4 octobre 1915 :

"Biens chers,
Ainsi que les journaux ont dû vous l’apprendre, nous venons de vivre ces derniers jours dans le vacarme, sous la pluie, le feu et la mitraille, nous avons enlevé aux boches une position formidable terriblement fortifiée, qui avait été l’objet de plusieurs attaques infructueuses et meurtrières pour nous.

Cette fois, le coup assez bien réussi, mais ces animaux ont déclenché une contre-attaque, et nous arrosent continuellement de gros projectiles.

Notre tâche a été particulièrement rude, il fallait opérer sous la mitraille.

Mais qu’importe la destinée de chacun est faite, il ne faut songer qu’à son devoir, j’ai foi en ceux qui veillent sur moi et me protègent, que dieu me garde à l’affection de ceux qui me sont chers.

En formulant cette prière, ma pensée et mon cœur sont avec vous tous.
Enfin, nous sommes maîtres de la fameuse Main, nous en organisons la défensive.

Les marmites tombent toujours, je vous écris de mon trou, et attends vos lettres dont la lecture une bien douce satisfaction. Mille baisers de votre Albert".

(Merci à Joel Dufis)

 

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3e GENIE

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3e GENIE

MORT POUR LA FRANCE à l' Index de la Main le 15/12/1915

Caporal Gabriel DURAND,3e Génie, 39 ans

Dolaincourt, VOSGES

Né le 21/04/1876, fils de Jules et Marie Colotte. Issu d'une famille d'artisans, il devient à son tour maçon.

1,76 m ; cheveux châtains, yeux bleus

Classe 1892, matricule 585 au recrutement de Neufchateau.

Nommé Caporal le 14/01/1899.

"Le 28/09/1901, il épouse Gabrielle Trompette. De cette union naîtront 5 enfants de 1902 à 1906 : Raynal, Lucienne, Lucien mon père (1904-1984), Abel et Mariette qui feront tous carrière dans l' artisanat et le commerce.

Son caractère volontaire l'oppose à son père, et c'est ainsi qu' il s'exile en Meurthe et Moselle, toute proche. Il s'installe à Brûley et fonde son entreprise à Blénod les Toul. De par son expérience et sa volonté, son entreprise prospère rapidement. Il s'engage dans des chantiers importants relevant plus du génie civil que de la maçonnerie domestique. Il participe à la construction d'ouvrages d'art en pierre taillée (on peut citer le pont de Custines, et la restauration de Cloître Saint-Gengoult de la Cathédrale de Toul)".

(Jean Marie Durand, son petit-fils)

Gabriel Durand, alors âgé de 38 ans est rappelé le 02/08/1914 au 20e Bat Territoriale du Génie puis il passe le 01/10/1915 au 3e Régiment du Génie, Cie 3/51 Territoriale.

Les soldats de 34 à 49 ans étaient en effet incorporés aux Régiments d'Infanterie Territoriale : ils ne devaient en principe, pas être engagés en première ligne mais restaient très exposés lors du ravitaillement, du transport des blessés, du terrassement des tranchées ou de la relève des corps ! Ils ont joué un rôle indispensable dans le quotidien des soldats.

Après avoir participé, dans une tension nerveuse immense, à des écoutes dans les mines de l'Ouvrage Pruneau, sa Cie travaille à l' organisation du réseau de tranchées et à des constructions d'abris.

La guerre des mines consistait à creuser une galerie s’enfonçant dans le sol. Lorsque les mineurs jugeaient qu’elle était parvenue à l’aplomb de l’ouvrage ou de la tranchée ennemie, l’extrémité de la galerie était bourrée de poudre : on appelait cela les fourneaux. 

En explosant, les charges explosives de quelques centaines de kilos à plusieurs tonnes, pulvérisaient les occupants et leur matériel et créaient des trous de cinquante mètres de diamètre et plus, appelés entonnoirs.

Citation du 09/12/1915 :

"Fait preuve du meilleur esprit et d'un grand dévouement. Au cours du trajet très pénible pour se rendre aux tranchées, bien que vieux territorial de la classe 1892, père de cinq enfants, a sans cesse stimulé ses hommes, donnant par son exemple et sa belle humeur, la preuve que l'on peut compter sur lui dans les circonstances les plus difficiles".

Croix de Guerre avec étoile d'argent.

Le 15/12/1915, Gabriel Durand tombe au champ d' honneur :

"Durand était le modèle des caporaux et je me proposais de le faire nommer Sergent à la première vacance qui se serait produite. Quelques jours encore avant sa mort, il faisait, par son courage et par son entrain, l'admiration des officiers d'infanterie auxquels on l'avait adjoint pour la direction d'opérations techniques d'un caractère assez délicat, et à cette occasion il avait été cité à l'ordre de guerre, et avait reçu la Croix de guerre.

C'est en plein champ de bataille qu'un éclat aveugle est venu le frapper alors qu'il faisait bravement son devoir, dans un des coins qui resteront les plus célèbres dans l' histoire de cette héroique campagne, et c'est là, au pied de la fameuse Main de Massiges, au milieu d' autres braves morts comme lui pour la France".

(Capitaine Franck de la Cie 3/51e T)

Il laisse une veuve et cinq orphelins, qui s'installent à Vicherey, pays natal de son épouse où sa dépouille sera rapatriée à la fin de la guerre, à la demande de sa famille, et ré-inhumé dans la tombe familiale Trompette-Leclerc.

Gabriel Durand, est inscrit aux Monuments aux Morts de Vicherey et Dolaincourt.

Pour services rendus à la Patrie, il reçoit la Médaille militaire.

Mort pour la France, mais aussi, "mort pour rien."

(Avec l'aimable autorisation de Jean Marie Durand, son petit-fils)

 

3e GENIE

MORT POUR LA FRANCE à Beauséjour le 28/02/1915

Etienne JACCOTTIN, 21 ans

Neauphle-le-Château, SEINE ET OISE

Rédacteur : Michel Tocabens

Le 9 juin 2018, les enfants des Yvelines ont déposé une plaque en mémoire de Etienne Jaccottin et de 4 poilus originaires de leurs communes, tombés au champ d'honneur à Massiges. A cette occasion, Monsieur Jean-Pierre Legrand a lu avec émotion une lettre de son grand-père Maurice Legrand 23e RIC, blessé le 12/02/1915 à Massiges.

(Avec l'aimable autorisation de la Mairie de Neauphle-le-Château et de Jean-Pierre Legrand)

 

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4e GENIE

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4e GENIE, Bataillon NOIR, Cie 8/2

Combats de Massiges et Virginy en 1915, 1917 et 1918

Fabrice LEVERA

Lyon, RHONE

Souvenir de Virginy (Marne) octobre 1917

Né le 10/03/1892, fils de Jean-Baptiste et de Marie-Françoise Vérona, classe 1912, matricule 1429 au recrutement de Lyon

1,73 m ; yeux bleus, cheveux châtain

Profession : graveur sur métaux

Arrivé le 08/10/1913 au 4e Génie pour son service comme sapeur mineur de 2e classe.

Le Génie est utilisé pendant la guerre des tranchées pour créer des galeries sous les lignes ennemies pour ensuite pouvoir les faire sauter par en dessous.

La guerre de mine commence début 1915. C’est tout d’abord un système presque superficiel. Mais l’Allemand réagit, ses explosions répondent point par point à nos explosions. L’on commence alors ces galeries profondes qui joueront lors des attaques ultérieures et bouleverseront les tranchées. Pendant des heures, chaque sapeur travaillera en tête d’attaque dans une galerie haute d’un mètre au maximum. Le sous-sol est imprégné de gaz irrespirables. Journellement des équipes de travailleurs sont asphyxiées au fond des rameaux

Une âpre et monotone guerre de tranchées, une implacable guerre de mines, des conditions météorologiques épouvantables, des hivers glacials...tel est le quotidien de Fabrice Severa.

Sous la pluie les tranchées s’éboulent, l’eau et la boue les envahissent, les abris sont rares. Les sapeurs sont surchargés de travail et se dépensent sans compter. Les attaques incessantes font des vides dans leurs rangs.

Des travaux gigantesques sont exécutés sur tout le front. Rappelons ces fameux tunnels de 1.200 à 1.500 mètres faisant communiquer nos avant-postes eux-mêmes avec les positions de soutien. Ceux du Fer de Lance, de la Main de Massiges, de Beauséjour, du Linge, resteront dans le souvenir de ceux qui les ont connus.

Accompagnant les vagues d’assaut, nettoyant les abris de la position conquise, établissant ensuite les voies de communication entre celle-ci et l’arrière, facilitant ainsi, dans une large mesure, les ravitaillements de toute nature dès le lendemain d'une attaque... » (Historique du 4e Régiment du Génie)

Aux Eparges, notre "roulante" et ses brisques de blessures et d'ancienneté au front 6/9/1916

Au Four de Paris, le side car

Intoxiqué par gaz le 05/08/1918, évacué du 6 au 07/12/1918

Citation :

"Sapeur parfait d' une belle tenue au feu, aux premières lignes depuis le début de la campagne. A assuré admirablement , en toutes circonstances, avec un courage intrépide, un allant et une ténacité admirables, le service extrèmement périlleux d' agent de liaison en particulier à la bataille de Verdun, l'Offensive de Champagne (août 1917). A témoigné un esprit de sacrifice sans limites.

Très grièvement gazé le 7/8/18".

Croix de guerre, Etoile de bronze

Pension de 10% pour léger reliquat d'intoxication au gaz, fragilité bronchitique

Il réalise de magnifiques objets, dont ce briquet avec toutes ses campagnes, et cet encrier.

Marié à Marie-Joseph Mouthier (décédée d'une opération à 44 ans), ils ont eu un fils : Jean, né le 2/11/1926.

Il a été garde-champêtre du 1er et 4e arr de Lyon, employé de mairie. Au sein de ce travail en tant qu’enquêteur au service des enquêtes administratives, il a caché des individus ; grâce à ses études de ferronneries d’art, il a fabriqué des faux tampons et servi la résistance Lyonnaise .

Il a servi bénévolement sous les ordres de Mr Félix Revol (1), de janvier 1942 au 11/11/1943 puis sous les ordres de Mr Antoine Besson (2), de novembre 1943 jusqu’à la libération, pour le mouvement « combat » puis M.U.R  et M.L.N ( inscrit sur le registre n°71-325-6529 du mouvement de libération nationale le 13/03/1954).

(1) Chef enquêteur à la mairie de Lyon, ex-résistant aux réseau Combat N.A.P puis « faux papiers » à la mairie du 4e, puis chef adjoint au secteur 4, titulaire des cartes du combattant, combattant volontaire, déporté de la résistance, décoré de la croix de guerre avec palme.

(2) dit Julien dans la clandestinité, ex-résistant aux réseau COMBAT puis MUR en qualité d’agent de liaison puis responsable du secteur, surveillant de travaux à la voirie de Lyon.

Fabrice LEVERA est décédé le 19 août 1971 à Lyon 3e. Il s'est noyé dans la Saône lors d'une partie de pêche en barque : il ne savait pas nager.

"C’était un homme droit, juste, très gentil. Il a vécu avec une petite femme très indépendante qui ne voulait pas se marier : chacun chez soi vers 1964".

(Avec l'aimable autorisation de son arrière petite-fille, Sandrine Hannoque)

 

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7e GENIE

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MORT POUR LA FRANCE à MESNIL-LES-HURLUS le 12/03/1915

Sapeur Mineur Léon Louis LUCCIANI

Marseille, BOUCHES-DU-RHONE

Né le 25/04/1882, fils de feu Jean et de feue Magdeleine Fugairon ; classe 1903, matricule 1231 bis, au recrutement de Marseille.

"Fils d'étranger"

1,67 m ; cheveux bruns, yeux marrons

Profession : scieur de long

Rappelé au 7e Génie le 01/08/1914

Tué à l'ennemi le 12/03/1915 pendant les violents combats de Mesnil-Les-Hurlus.

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur et Madame Anne-Marie et Francis Lefevre)

 

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9e GENIE

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9e GENIE

Jacob Marcel FRYBOURG

Valencienne, NORD

Grâce à Annie, ses deux FILS ont été retrouvés! Merci à Jean-Pierre qui nous a confié cette plaque probablement perdue quand son régiment combattait dans le secteur de Massiges.

Né le 19/11/1892 à Valenciennes, résidant à Auxerre, fils de feu Albert et de Créange Rebecca, domiciliés à St Mihiel, classe 1912, matricule 75 au recrutement de VERDUN.

1,65 m Cheveux et yeux châtains foncé. Profession : employé de commerce

Caporal le 14/02/1914, Sergent le 01/08/1914.

Blessé aux pieds par éclats d'obus à Lacroix et évacué le 24/09/1914 ; rentré au dépot le 16/05/1915.

Passé au régiment du 9e Régiment du Génie le 01/10/1915.

Citation du 3 juillet 1917 :

"Trente mois de front. Blessé grièvement pendant la guerre de rase campagne à Lacroix s/Meuse. A assuré avec compétence et dévouement le ravitaillement de la Cie dans les moments difficiles notamment dans les périodes de Verdun, de la Somme et de l'Oise."

Croix de guerre, étoile de bronze

Evacué pour maladie le 30 juillet 1917 ; rentré au dépot le 18 février 1918

Marié le 1er septembre 1922 à Paris avec Lucie Cahen : 2 fils.

(Avec l'aimable autorisation de Pierre et Michel FRYBOURG, ses fils)

"Mon père a aussi participé toute sa vie à ces souvenirs puisqu'il a été membre assidu de l'association "Bagatelle" des anciens combattants où il se rendait chaque année sur les lieux de ces combats acharnés, toujours accompagné de ses deux fils lors de ces visites... et à qui il ne prononçait jamais un seul mot sur place, ce qui m'angoissait." (Pierre)

Jacob FRYBOURG est décédé à l'âge de 88 ans.

Nous avons été très honoré de recevoir sa famille le 21 mars 2015 !

Le 21 mars 2015, nous avons eu l'honneur d' accueillir M. Michel FRYBOURG, fils du soldat Jacob FRYBOURG, avec sa famille. Ici, avec Jean-Pierre Mainsant qui a trouvé sa plaque.

 

A gauche : Michel Frybourg avec ses 2 enfants, leur conjoint et Jean-Pierre Mainsant ; à droite : avec son beau-fils et Sol, bénévole.

 

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27e Régiment d' Infanterie Territoriale (RIT)

Mai-Juin 1916 : Massiges

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Joseph VIDAL

Gramat,LOT

Né le 27/07/1874, fils de Pierre et de Hyacinthe Laborie. Classe 1894, matricule 1259, recrutement de Cahors.

Profession : cultivateur.

Le 14/08/1914, il rejoint son corps ; passe au 207e RI le 24/01/1915 puis au 27e RIT le 01/12/1915.

Les soldats de 34 à 49 ans étaient incorporés aux Régiments d'Infanterie Territoriale : ils ne devaient pas être engagés en première ligne mais restaient très exposés lors du ravitaillement, du transport des blessés, du terrassement des tranchées ou de la relève des corps! Ils ont joué un rôle indispensable dans le quotidien des soldats.

Suite à l'hémorragie des premiers mois de guerre et pour compenser les pertes, ils se retrouvent eux aussi en 1ère ligne!

Citation : "Soldat très brave et très dévoué, au front depuis le 21 janvier 1915. Pendant une attaque par gaz le 31 janvier 1917 à Prosnes, a assuré la liaison et a aidé toute la nuit au transport des blessés".

Croix de Guerre

Sa petite-fille a eu l'amabilité de retranscrire les pages de son carnet de guerre correspondant à son séjour à Massiges en mai et juin 1916.

 

MAI 1916


Lundi 1er :
départ de Cernon en autos à 5h. Arrivés à Sommes Tourbe à 9h1/2 après avoir passé par Châlon.
Nous mangeons un peu. Nous prenons le chemin de St Jean et nous gagnons le« désert » ? jusqu’au
poste du général de Div. où nous sommes logés dans des abris de tranchées ; nous sommes fatigués,
nous dormons bien sur des couchettes.
Pas de lettres

Mardi 2 :
Journée passée au repos. Nettoyage des abords du cantonnement. Allons nous laver à Laval (sur Tourbe). Deux lettres d’Irène.
Mercredi 3 :
Nous partons à 5h ½ pour aller travailler à des abris du côté de Beauséjour un bon peu loin des
boches. J’aperçois le champ de bataille où j’avais tant de fois risqué la mort. Nous rentrons à 4h ;
soupe à 5 h. Pas de lettre.

Jeudi 4 :
Jour de repos pour moi. Je reçois une lettre de Monde du 21 avril et une d’Irène du 29.
Vendredi 5 :

Nous partons à 6 h pour aller au travail à l’ouvrage Brossolet (?). Pas trop de boulot. Nous repartons
à 4 h après avoir mangé la soupe sur le terrain. Grand ouragan à 6 h nous voyons partir les saucisses dans un tourbillon de poussière.

(Merci de me contacter au sujet de la diffusion de cette photo)
Samedi 6 :
Travail comme à l’ordinaire.

Dimanche 7 :
Allons à la corvée de lavage à Laval. J’entends la messe à 7 h. A 9 h nous repartons. Le soir repos.

Territoriaux de corvée de lavage et séance d'épouillage à Laval-sur-Tourbe


Lundi 8 :

Nous allons au travail (ouvrage Brossolet) à 6 h et revenons à 4 h ¾.
Mardi 9 :
Travaux de 6 h à 4 h ¾. Reçu une lettre d’Irène et de Louis.

Mercredi 10 et Jeudi 11 :
Départ pour le travail à 6 h ; rentré à 4h ¾.

Vendredi 12 et Samedi 13 : /
Dimanche 14 :
Il pleut. Je vais à Laval pour la messe de 9 h. Elle ne se dit pas. Le soir corvée de lavage.


Lundi 15 :
Nous recommençons comme la semaine dernière
Mardi 16 à samedi 20 : /
Dimanche 21 :
Corvée de lavage. Messe à 7 h.

Eglise de Laval sur Tourbe 1918

Lundi 22 :
Nous sommes 7 désignés pour le déchargement des wagons à un dépôt
Mardi 23 et mercredi 24:
A la gare
Jeudi 25 :
Travail au balcon
Vendredi 26 et samedi 27 :
Travail
Dimanche 28 :
Corvée de lavage. Messe à 7 h ½. Nous nous reposons après- midi.


Lundi 29 :
Nous partons à 5 h pour aller creuser des boyaux pour fils thel. ( ?) d’une profondeur de 2 m. Nous
Rentrons à 4 h ½.

Mardi 30 :
Nous allons au travail de 6 h à 4 h. Nous changeons de cagnat ( ?). A 9 h du soir on donne l’ordre de
départ à 50 de la comp. Pour aller travailler en 1ère ligne.

Mercredi 31 :
Nous partons à 5 h. Nous passons à Minaucourt à Massiges. allons dans un abri boche. Je trouve
d’anciens copains de la 18ème ( ?) comp.

(Joseph VIDAL au centre)

JUIN 1916


Jeudi 1er (Ascension) :
Nous passons notre journée à nous « ennuier ». A 9 h nous allons à la soupe.
Vendredi 2 :
A 6 h nous allons travailler en 2ème ligne. A midi le bombardement commence. Il s’interrompt et
repart par 3 fois. Profitant d’une relâche nous partons à 5 h ¼ nous sommes bloqués dans le boyau
par les fusants, nous rentrons sans mal à 7 h. Depuis longtemps je n’avais vu pareil bombardement.
Je reçois une lettre d’Irène de « dimanche »
( ?)


Samedi 3 :
Repos jusqu’au soir à 6 h où nous allons travailler à l’abri. Nous dégageons l’entrée vidons les sacs de
terre.

Dimanche 4 :
Rentrons à 6 h du matin. Repos


Lundi 5 :
Travail de 6 h à 6 h.
Mardi 6 :
Repos
Mercredi 7 :
Travail à l’abri. Ça ne bombarde pas trop.
Jeudi 8 :
Repos
Vendredi 9 :
Départ pour le travail à 7 h du soir. Nous conduisons le wagonnet de matériel allons à l’abri vider les
sacs. De retour à 2 h du matin attaque d’un petit poste repoussé à la grenade du côté du Mont Tétu.

Samedi 10 :
Repos
Dimanche 11 :
Travail à l’abri jusqu’à … …du soir


Lundi 12 :
Repos. Travail de nuit
Mardi 13 :
Repos
Mercredi 14 :
Travail. Départ de (fer de lance) à 18 h. Arrivée au cantonnement à 22 h. Nous sommes un peu
fatigués.

Jeudi 15 :
A 6 h travail jusqu’à 10 et de 13 à 16.
Vendredi 16 :
Repos toute la journée ; corvée de lavage.
Samedi 17 :
Repos la journée. Le soir travail de nuit à droite du (balcon) à creuser des boyaux. Départ 7 h1/2
retour à 1 h ½ du matin.

Dimanche 18 :
Messe à 10 h en plein air au cantonnement. Rien d’Irène qui m’attend pour la permission. Travail de
nuit.


Lundi 19 :
Travail de nuit.
Mardi 20 :
Repos jour et nuit
Mercredi 21 :
Corvée de lavage. Travail de nuit. Rentrée à 1 h.
Jeudi 22 :
Encore rien d’Irène. A 19 h ¾ départ pour le travail. A l’arrivée bombardement nous restons à l’abri
et nous allons travailler après. Gaz lacrimogène. Nuit tranquille. Rentrée 2 h1/2.

Vendredi 23 :
Lettre d’Irène. Travail de 8 h à 2 h ½ le matin
Sanedi 24 :
Soir travail. Rentrée à 4 h du matin
Dimanche 25 :
A 8 h ½ messe solennelle à Laval. Le soir travail


Lundi 26 :
Rentrée 1 h du matin. Travail le soir. Rentrée à minuit 30.
Mardi 27 :
Nous partons à 8 h faire des boyaux. Rentrons à 1 h.
Mercredi 28 :
Repos.
(Boustie Pierre à Floirac les Vacans LOT)

Jeudi 29 :
Corvée de lavage.
Départ pour le travail à 20 h. Arrivée au marsers ( ?) à 22 h. Nos batteries battent fort nous montons
à découvert, les boches envoient des 150 fusants nous rentrons dans un boyau commencé, à 23 h
nous commençons le travail nous avons fini à 1 h du matin nous partons en passant à Minaucourt
nous entendons forte cannonade nous rentrons à 4 h.

Vendredi 30 :
Préparatifs de départ. Départ à 18 h. Arrivée à Somme Bionne à 21 h.

(Avec l'aimable autorisation de Mme Geneviève Morineau, sa petite-fille)

 

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88e Régiment d' Infanterie Territoriale (RIT)

Rattaché à la 2e Division d'Infanterie Coloniale

Septembre 1915 à décembre 1915 : Massiges

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Sergent-fourrier Louis HENRIO (Loeiz Herrieu en breton)

Caudan, MORBIHAN

Né à Caudan (Morbihan) en janvier 1879. Décédé à Auray (Morbihan) le 22/05/1953.

Son CARNET DE GUERRE et la CORRESPONDANCE A LOEIZA - du moins les courriers conservés - qu'il a adressée à sa femme et sa confidente - pour cette période de l'année 1915 sont en ligne dans CARNETS DE GUERRE. Ils ont été traduits du breton par Daniel Carré. Une partie d'un témoignage majeur sur la Grande Guerre, à l'égal, selon certains, des carnets de Louis Barthas.

Ses notes au jour le jour, ses remarques constituent un récit extrêmement documenté et d'une très grande authenticité, le témoignage le plus saisissant de la Mémoire de la Main de Massiges sur le quotidien des soldats et l' Offensive de septembre 1915.

Loeiz Herrieu (Louis Henrio pour l'état civil) est né le 26 janvier 1879. Il est le fils unique de Mathurin et de Marie Le Caignec, petits cultivateurs-maraîchers installés aux portes de Lorient, à proximité immédiate de l'arsenal et du port militaire. Il quitte l'école à 15 ans pour revenir sur la ferme de ses parents, sans pour autant abandonner sa passion pour la lecture et son envie de devenir... écrivain. Il fréquente beaucoup, durant ses années d'adolescence, le clergé paroissial et la bibliothèque du presbytère, s'engage dans le mouvement catholique (Bonne Presse, la Croix...) et approche le mouvement du Sillon dans lequel il militera jusqu'à la Grande Guerre et aux idées duquel il restera fidèle sa vie durant. À 20 ans, comme beaucoup de jeunes gens de son quartier, il s'engage pour 5 ans dans la marine plutôt que de servir 3 ans dans l'armée. C'est au cours de ces années qu'il découvre le mouvement breton (An Emsav) dont il deviendra une des figures importantes de la première moitié du 20° siècle. Cet engagement au service d'un idéal (servir sa patrie- la Bretagne - en travaillant à éveiller ses concitoyens bretons à leur identité "nationale") est vécu comme une vocation, un appel qui va le pousser à se cultiver pour mieux servir. Loeiz est un autodidacte façonné au travers de son idéal breton...

À la fin de son engagement, il se donne totalement au mouvement breton alors en pleine effervescence. Tout en continuant à habiter sur la petite ferme du Cosquer en Lanester, il est avant tout publiciste : collabore à plusieurs journaux (en français comme en breton), crée et dirige un mensuel en breton (Dihunamb ! = Réveillons-nous !) et un hebdomadaire (Le Pays Breton), publie des ouvrages divers (histoire de la Bretagne, petites pièces de théâtre populaire...), collecte des chansons... En 1914, il est un membre influent du collège des bardes (Gorsedd Breizh), secrétaire de la Fédération Régionaliste de Bretagne. Profondément croyant, de culture catholique - avec ce que cela suppose de bienséance, de vision "naturelle" du monde, de sens du devoir... - Loeiz est cependant un esprit libre, un "homme debout", un caractère bien trempé.

En 1910, il a épousé Louise Le Melliner (Loeiza, en breton), une fille de meunier qui, elle aussi, est proche du mouvement breton et écrit à ses heures. Le couple s'est installé sur la ferme des parents de Loeiz qu'ils ont reprise. Un premier garçon (Guénel) naît en 1911; un second (Hervé) en 1913.

N'ayant aucun droit à rester dans la réserve de la Marine, il est versé à sa démobilisation, dans la réserve de l'armée de terre (262°RI de Lorient) puis dans l'armée territoriale (88°RIT de Lorient). C'est dans ce dernier régiment que la mobilisation l'appelle le 2 août 1914 ; il y restera jusqu'en février 1918, date à laquelle il est nommé dans le service de l'administration de l'armée coloniale. Nommé caporal-fourrier le 24/08/1914 puis sergent-fourrier le 13/09/1915. Il sera démobilisé, à 40 ans, en février 1919.

Loeiz est un véritable... scriptomane ! Au-delà d'une volumineuse correspondance qu'il entretient, il tient un carnet quotidien avec le projet, annoncé dès septembre 1914, de témoigner plus tard. Le retour de la guerre ayant été particulièrement éprouvant (dépression psychologique, quatre naissances très rapprochées, obligation de déménager, perte d'influence dans le mouvement breton...), Loeiz attendra le début des années 1930 pour forger son témoignage public, pour raconter sa guerre. Il reprend ses carnets, relit le bon millier de lettres et cartes adressées à son épouse et forge Kammdro an Ankoù (= le Tournant de la Mort, du nom d'un virage sur une route de l'Aisne) qui est à la fois son journal de guerre et une des oeuvres marquantes de la littérature en langue bretonne du xxe siècle.

Traduit une première fois en français par les soins de G. Le Mer et F. Personnic et édité dans les années 1990 par l'association Bretagne 14-18, une seconde traduction réalisée par Daniel Carré a été éditée en 2014 par les éditions TIR, Kuzul ar brezhoneg (www. brezhoneg.org ou kab@brezhoneg.org) ; ISBN : 978-2-917681-24-4 (18 euros)

Le témoignage qu'il livre est d’autant plus précieux qu’il est rare (les « pépères » n’ont pas beaucoup écrit sur leur guerre), extrêmement documenté, d’une très grande authenticité. Son caractère multiforme doit être également signalé : une correspondance privée, des carnets de notes quotidiennes qui vont constituer les sources d'un journal, véritable œuvre littéraire, rédigé et publié 15 à 20 ans plus tard par le militant régionaliste que Loeiz est resté. On peut encore y ajouter des articles pour les journaux parus durant la guerre et divers écrits (contes, nouvelles...) postérieurs au conflit, mais inspirés par son expérience de soldat.

Daniel Carré est un spécialiste de l'oeuvre de L. Herrieu. Il lui a consacré sa thèse de doctorat présentée en 1999 à l'Université de Haute-Bretagne (Rennes 2) : Loeiz Herrieu. Un paysan breton dans la Grande Guerre. Analyse de sa correspondance avec son épouse.

Après avoir traduit le journal (Le Tournant de la Mort) et les carnets de notes quotidiennes, Daniel Carré vient de publier l'ensemble du courrier retrouvé (environ 620 correspondances) du sergent-fourrier Louis Henrio (Loeiz Herrieu) à son épouse entre 1914 et 1919 : "Et nos abeilles ?..." (2016) ISBN: 978-2-917681-31-2

Le 88e RIT et l'offensive de Champagne de septembre 1915.

Entre mi-juin 1915, où il quitte le front de l'Aisne (Fismes, Beaurieux...) où il était depuis l'automne précédent et le début de septembre où il arrive sur le front de Massiges (Hans, Courtémont) le régiment va, en Picardie puis en Champagne, être occupé à des tâches devenues maintenant routinières (tranchées à tenir, approvisionnement des lignes, travaux d'entretien...). Il suit aussi, parallèlement, une préparation en vue de l'offensive d'automne : exercices militaires, longues étapes quotidiennes parcourues à pied pour gagner le secteur de Champagne. L'équipement s'améliore : on touche une cuisine roulante, le commandement est réorganisé... Si les soldats ont pu prendre les 7 jours de détente auxquels ils avaient droit, il semble pourtant que le climat général ne soit pas au beau fixe (suicides, forte consommation d'alcool, rapports tendus entre les hommes et les cadres).

La période devant Massiges (13/09-22/12/1915) va être particulièrement éprouvante pour tout le 88e RIT. Le danger est partout présent ; même au repos, à Courtémont, on n'est pas à l'abri des bombardements. Alors qu'on ne combat pas vraiment, on est pourtant au cœur de la bataille : bruits, blessés, morts qu'on enterre... Loeiz, même s'il semble en plaisanter parfois , ne peut cependant taire totalement aux siens la misère au quotidien : la boue, le froid, la précarité, la pénibilité de la tâche de ses compagnons et l'abrutissement que lui cause la sienne, si paperassière.

En ligne sur le site : son CARNET DE GUERRE et COURRIER A LOEIZA

(Avec l'aimable autorisation de Daniel Carré, son traducteur, et de la famille de Loeiz Herrieu)

 

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130e Régiment d' Infanterie Territoriale (RIT)

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MORT POUR LA FRANCE

Antonin CANIES, 37 ans

Toulouse, HAUTE-GARONNE

(Plaque trouvée par Jean-Pierre Mainsant)

Annie a retrouvé son ARRIERE-PETIT-FILS.

Né le 12/11/1877 à Toulouse, fils de Joseph (vitrier) et de Marie Lacroix, classe 1897, recrutement de Toulouse, matricule 1665

1,58 m Cheveux et yeux châtains

Profession : tréfileur

Le 15/02/1900, il épouse Marie Madeleine Prat : 1 fils, Marius

Rappelé le 03/08/1914, il passe au 130e RIT le 19 septembre 1914

Les soldats d'au mois 37 ans étaient incorporés aux Régiments d'Infanterie Territoriale : ils ne devaient pas être engagés en première ligne mais étaient tout de même très exposés lors du ravitaillement, transport des blessé, terrassement des tranchées ou relève des corps!

" 5 janvier 1915 : Félicitations au régiment : le Général de division félicite les deux bataillons du 130e territorial pour l'effort remarquable qu'ils ont fourni en achevant ces derniers jours, malgré un temps épouvantable et de nombreux obus, une nouvelle tranchée de 400 mètres de long, reportant ainsi sur ce point, le front de près de 200 mètres en avant (...) Le Général félicite ces vaillantes troupes de l'effort accompli et du résultat obtenu" (JMO du 130e rit)

Suite à l'hémorragie des premiers mois de guerre, ils se retrouvent eux aussi en 1ère ligne!

Blessé lors de l'assaut du bois "rectangulaire" à l'Ouest de Perthes les Hurlus, Antonin CANIES décède des suites de ses blessures à l'hôpital de Vitry le François le 22 février 1915.

"D'abord un grand merci pour ce travail extraordinaire de mémoire. Si ces hommes et ces heures tragiques m'ont toujours parlé, ce signe de cet arrière grand-père me touche au plus profond de ma chair". (Ruben Guittonneaux, son arrière petit-fils)

 

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134e Régiment d' Infanterie Territoriale (RIT)

Juillet-décembre 1915 : Massiges, Virginy, Ville-sur-Tourbe, Perthes

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Lieutenant Jean Henri BULIT

Nérac, LOT ET GARONNE

Né le 11/11/1878, fils de Jean Louis Bulit et Joséphine Marie Besse de Laromiguière ; classe 1898, matricule 1141 au recrutement de Foix.

Profession : Juge de paix

1,70 m ; cheveux et yeux châtains

ENGAGE VOLONTAIRE au 59e RI pour 3 ans le 15/03/1897 à Pamiers (Ariège).

Nommé Caporal le 04/01/1898 puis Sergent le 16/04/1899

Rengagé pour 2 ans le 02/01/1900

Passé dans l'armée territoriale au 134e RIT le 01/10/1910

 

Rappelé à l'activité au 134e RIT le 04/08/1914, nommé Sergent Major le 10/08/1914

Promu Sous-Lieutenant Chef de Section le 18/11/1914, il quitte le dépot pour le front.

Le 03/02/1915, Henri Bulit occupe les fonctions d'Officier d'approvisionnement.

"Officier d'approvisionnement intelligent, actif, a toujours assuré son service d'une façon parfaite, même dans les circonstances les plus difficiles."

Présent en Champagne dans le secteur de Massiges de Juillet à Décembre 1915, son régiment est chargé du ravitaillement en vivres et munitions des 1ères lignes ; du transport de munitions, de blessés et de prisonniers ; de travaux de nuit de réfection et de nettoyage des tranchées et boyaux de 1ères lignes.

Engagé dans la terrible Offensive de Septembre 1915, il effectue des "travaux spéciaux" aux Ouvrages Pruneau, du Calvaire, de la Place d'Armes, Tranchée de Lissa, Côte 191, Virginy, puis aux Ouvrages Raudot et Posth jusqu'en Décembre.

 

Le 25/09/1915 : chargés de leur ravitaillement, le 1er Bataillon occupe le secteur de la 3e Brigade Coloniale (3e et 7e RIC) à l'Ouvrage Pruneau, et le 2e Bataillon le secteur de la 5e Brigade (21e et 23e RIC) à Massiges.

Mêmes emplacements, mêmes missions jusqu'au 16/10/1915

Durant ce séjour en Champagne, le 134e RI a perdu 150 hommes.

Ordre particulier du 11/10/1915 : Le Général Commandant la 3e Division adresse ses félicitations au 134e Territorial qui pendant toute la durée des attaques n' a cessé de donner aux troupes engagées un concours dévoué que les Commandants de secteurs ont été unanimes à reconnaître.

Grâce à la bonne volonté des cadres et des hommes du 134e Tl, leur mépris du danger, et les vivres qui leur étaient nécessaires, les troupes d'attaque ont pu continuer à progresser.

Le 134e Territorial a contribué ainsi au succès de la Division et a mérité les remerciements que le Général de Division est heureux de lui adresser.

Le Général Goullet (JMO du 134e RIT)

Le 25/10/1915 : La 8e Cie a été placée à l'Ouvrage Guerrier pendant l'attaque des tranchées faite par le 21e RIC avec mission de tenir coûte que coûte en cas d'insuccès.

Travaux spéciaux au Sud de la Côte 191 et dans le Ravin de l'Annulaire.

Transport de matériel en 1ère ligne de 18h à 2h30.

26 et 27/10/1915 : nombreuses corvées de grenades en 1ère ligne. Occupation des ouvrages Posth et Raudot. Côte 191

28/10/1915 : en plus des corvées de ravitaillement, exécution de travaux d'approfondissement du K à la tranchée de 1ère ligne. Travaux spéciaux exécutés avec le Génie à la Côte 191. Travaux de nettoyage des boyaux conduisant à la 1ère ligne.

De 19h00 à 02h30, corvée pour la transport de matériel, vivres et munitions en 1ère ligne.

Les jours qui suivent, mêmes emplacements, mêmes missions

Le 03/11/1915 :

Le 04/11/1915 : le travail pour la 6e Cie devient de plus en plus dangereux en raison des violents bombardements qui ont lieu.

Le 06/11/1915 : une Cie à disposition du 21e RIC ; les 12 et 13/11/1915, des hommes du 134e RIT passent au 3e, 7e, 21e et 23e RIC comme conducteurs.

Le 14/11/1915 : occupation de l'Ouvrage de la Place d'Armes de Massiges, secteur Ouest ; Ouvrage A, secteur Est.

Mêmes emplacements, mêmes missions jusqu'en Décembre 1915

Henri Bulit est évacué pour maladie le 25/05/1916 ; rentré au corps le 28/08/1916

Avec son régiment, il participe aux campagnes de la Somme en 1916 (travaux pour la préparation de l'Offensive de Juillet puis ravitaillement des troupes durant l'attaque = 160 hommes hors de combat) ; à la poursuite des Allemands vers St Quentin en 1917 puis dans l'Aisne la même année.

Citation du 18/05/1917 :

"Excellent Officier au front depuis les débuts, a assuré le ravitaillement sous de violents bombardements en Champagne et sur la Somme et s'est particulièrement dévoué au cours des affaires récentes."

Croix de Guerre, une étoile

Promu Sous-Lieutenant de Territoriale le 30/07/1916 puis Lieutenant le 14/10/1917

(JMO du 134e RIT)

Passé au 2ème Bataillon du 121e RIT le 01/11/1917 en tant que Major de cantonnement à Morienval suite à la dissolution du 134e RIT.

Médaille commémorative française de la Grande Guerre, Médaille Interalliée de la Victoire

Démobilisé le 30/03/1919

Marié le 10/05/1922 à Jeanne Lescure, ils résident à Montauban où Henri Bulit exerce comme Juge de paix.

Chevalier de la Légion d'Honneur le 13/07/1934

Affaibli par ces 4 années de guerre, Henri BULIT décède en 1939.

Son frère Georges - né le 21/02/1888 - était lui aussi promis à une brillante carrière : médecin Major au Maroc depuis le 24/01/1914, il est en campagne contre l'Allemagne au Maroc du 02/08/1914 au 07/12/1915.

Georges Bulit - Campagne au Maroc

Du 08/12/1915 au 29/11/1916, il est affecté en France à l'Ambulance 8/13 et détaché à l' Artillerie de la Division marocaine comme médecin Chef.

Citation du 26/09/1916 : "Sous un bombardement incessant et parfois très violent a organisé dans une position avancée un poste de secours. A constamment fait preuve d'un grand courage et d'un dévouement remarquables en soignant nuit et jour de nombreux blessés de toutes aemés, n'hésitant pas à se porter aux endroits les plus dangereux".

Le 30/11/1916, il repart en campagne contre l'Allemagne au Maroc, en tant que médecin Chef du Groupe sanitaire mobile.

"Médecin militaire intelligent, actif, plein d'inititive et d'entrain. S'est aussi brillamment conduit au cours d'une récente épidémie de peste (1er semestre 1917) où il s'est prodigué sans compter, qu'au front où il a fait l'admiration de ses camarades par sa belle tenue au feu. Réussit très bien dans l'assistance médicale indigène."

Croix de guerre (étoile), Médaille Coloniale (Maroc), Médaille des épidémies (argent), Ouissam allaouite (officier).

Georges Bulit décède le 07/02/1920 à l'hôpital militaire de Marseilles, des suites d'une maladie contractée en service.

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Georges Bulit, fils de Henri Bulit et neveu de Georges Bulit)

Henri Bulit est aussi l'arrière grand-père paternel du fils de Marie-Sol, Théo Bulit.

 

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2e BATAILLON DE CHASSEURS A PIED (BCP)

Septembre 1915 : Ripont

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DISPARU MPLF à RIPONT (village disparu) le 30/09/1915

Sous-lieutenant Arthur LEGUAY,36 ans

SARTHE

Zingueur  sarthois, , disparu le 30 septembre 1915 à Ripont, à la bordure ouest de la Main de Massiges.
Il était père de trois enfants.
Son corps a été retrouvé le 16 mai 2012 lors de travaux.
Après avoir été –durant 97 ans-considéré comme « disparu », il retrouve son identité et sa descendance.

(Sur la tombe du lieutenant Arthur Leguay, Théophane, 14 ans, son arrière-arrière-petit-neveu. Devant la croix, ses objets personnels, dont les médailles religieuses qui devaient le protéger. Au premier plan, sa Légion d’honneur et sa Croix de guerre)

Il repose aujourd’hui au cimetière de Minaucourt auprès de ces 21291 camarades de combat, au pied de cette « Main de Massiges » où il est tombé, comme tant d’autres, en Héros.
Une page lui est consacrée dans LE TOMBEAU DE LA MAIN puis Ceux de Massiges.

 

2e BCP

MORT POUR LA FRANCE à Ripont (Marne) le 30/09/1915
Auguste CHARPENTIER, 22 ans
Crézancy, AISNE

Les NEVEUX et PETITS-NEVEUX retrouvés par Annie se sont réunis pour décider qui recevrait la plaque : ce sera le fils du plus âgé des neveux qui gardera cette plaque avec une immense émotion. Il se souvient que sa mère Yvonne, sœur du soldat, lui avait parlé de lui.

Eric Marchal a trouvé en 2001 dans le secteur de la ferme de Maisons de Champagne, à l'ouvrage de la défaite, cette plaque encore couverte par endroits, de craie.

 
Né le 13/05/1893, fils d'Auguste et de Marie Maury ; 6 sœurs et 1 frère : Julien, Gabrielle, Augusta, Odette, Célina, Yvonne, Hortense.
Classe 1913, matricule 663 au recrutement de Troyes (sa famille a déménagé dans l' Aube)
1,67m ; cheveux châtains, yeux jaunes clair

Profession : cultivateur, domestique

Incorporé au 2e BCP le 02/04/1914

Il est tué le 30/09/1915 à Ripont (aujourd'hui village disparu), le même jour qu' Arthur LEGUAY, Sous-Lieutenant, porté disparu et retrouvé au bout de 97 ans (n°8 dans AUTRES REGIMENTS).

Citation :
"Chasseur plein de vaillance et de courage, est tombé glorieusement le 30/09/1915 en soutenant l'assaut des
tranchées Allemandes".

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4e BATAILLON DE CHASSEURS A PIED (BCP)

Septembre à Décembre 1915 : Butte du Mesnil, Bois en Zig-zag, Maison de Champagne

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Grand-père maternel de notre bénévole Robert BEAUFRERE : "Massiges devait occuper une place en moi, le lien avec mon Grand-Père que j'ai connu jusqu'à l'âge de mes 12 ans".

 

Victor Marie NAIL du 4e BCP, 4e Cie

St-Paterne, INDRE ET LOIRE

(Jour de son mariage, Octobre 1919)

Né le 07/07/1894, fils de Eugène Arthur et de Marie Christine Cormery ; classe 1910, matricule 452 au recrutement de Tours. Un de ses frères, Octave - soldat au 21e RIC - combat lui aussi à Massiges en septembre 1915 (une page lui est consacrée dans 21e-23e RIC de la Mémoire) 

Epargnés tous les 2 lors de cette terrible offensive, Octane Nail ne rentrera pas, il décède le 15/09/1918 à Krivitza en Serbie.

"Mes arrières Grands-Parents avaient 5 fils à la guerre : 2 ont été tués (Octave, et Emile Valentin MPLF à Signeulx (Belgique) le 22 août 1914), 1 fait prisonnier depuis mars 1916 (mon grand-Père Victor Marie) et 2 blessés avec des incapacités pensionnées.

1,60 m ; cheveux châtain noir, yeux marron clair

Profession : cultivateur

Incorporé au 82e RI le 06/09/1914, passé au 79e RI le 28/12/1914

Passé au 4e B.C.P le 05/01/1915, il combat en Champagne de septembre à décembre 1915 :

Le 20e Corps d'Armée a pour mission d'enlever l'ouvrage de la Défaite et d'atteindre coûte que coûte la Dormoise entre Ripont inclus et le Moulin de Ripont.

Les pertes sont lourdes sur 1405 hommes : " 29 officiers engagés,  23 tués, blessés ou disparus et 600 hommes de troupe, tués blessés ou disparus".

"Il est presque certain que tous les blessés restés dans les lignes allemandes ont été achevés."

 

"En résumé, par l'assaut du 27 septembre, 600 mètres de terrain ont été conquis par le 4e B.C.P. en avant du boyau de Posen, sans qu'il fût aidé à sa droite par le 2e B.C.P. qui n'étant pas en place n'a pu attaquer." (JMO du 4e B.C.P)

Pendant la nuit du 27-28 septembre, le Bataillon organise le terrain conquis....

Le 9 octobre, le 4e BCP en réserve, rampant du ravin de Marson à 19 heures, viendra par les boyaux C7 et C9 au Fortin de Beauséjour et au Bastion, P.C. au Fer de Lance.


Victor Marie NAIL quitte le secteur le 18/12/1915, il est fait prisonnier dans l'offensive du 26/02/1916 à Vaux-Douaumont.

(Avec l'aimable autorisation de Robert Beaufrère, son petit-fils)

"La persévérance, c’est ce qui rend l’impossible possible, le possible probable et le probable réalisé."

 

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9e BATAILLON DE CHASSEURS A PIED (BCP)

Mars 1915 : Côte 196, Mesnil-les-Hurlus

Octobre-Novembre 1915 : Tahure, Côte 193

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DISPARU MPLF à Mesnil-les-Hurlus le 03/03/1915

René WYCKHUYSE, 21 ans

Roubaix, NORD

Né le 29/04/1893, fils d'Adolphe et de Jeannette Grosmau ; classe 1913, matricule 7611 au recrutement de Lille.

Profession : monteur

1,65 m , cheveux châtains, yeux marron clair

Incorporé le 21/08/1914 au 43e RI, passé au 9e BCP le 18/12/1914.

René est porté disparu le 01/03/1915 à Mesnil-les-Hurlus.

La date du 3 mars qui fixe sa mort, prend en compte le déroulé d'attaque et contre-ordre suivants :


- le 1er mars  le Bataillon vient occuper le Ravin du Marson en vue d'une offensive générale dans la direction côte 196 - Tahure.  Pertes : 3 tués et 17 blessés.
- le 2 mars le Bataillon reçoit l'ordre d'attaquer droit devant lui. L'attaque débouche à 14h, après un bombardement, malheureusement le tir d'artillerie est trop long, n'a pas détruit les tranchées de 1ere lignes allemandes.
La 1ere vague est presque en entier anéantie, la 2eme se porte en avant néanmoins avec beaucoup moins d'entrain et quelques officiers et chasseurs parviennent jusque devant les tranchées ennemies mais ne peuvent s'y maintenir, l'ordre est donné de reprendre l'opération après une nouvelle préparation de l'artillerie à 18h. L'opération reprend à 20h par les compagnies non encore engagées, mais la nuit, par pleine lune, étant très claire, ce nouvel assaut est arrêté.  Pertes : 81 tués, 188 blessés et 138 disparus. 

- le 3 mars nouvel ordre d'attaque qui va se trouvée contremandée, sauf que cet ordre ne parvient pas à toutes les compagnies ; pertes : 19 tués et 18 blessés.

(Extraits du JMO du 9e BCP)

(Avec l'aimable autorisation de Frédéric-André Wyckhuyse)

 

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50e BATAILLON DE CHASSEURS A PIED (BCP)

1917 : Main de Massiges

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BLESSE mortellement à la Main de Massiges le 12/04/1917

Auguste BENOIST,19 ans

Etalente,COTE D'OR

9e Cie

Né le 10/07/1897, fils de Rémond et de Claudine Delery ; classe 1917, matricule 937 au recrutement de Dijon.

1,72 m ; cheveux châtain foncé, yeux bleu

Profession : maçon

Incorporé à compter du 11/01/1916

Depuis le 02/04/1917, le 50e BCP occupe les tranchées agitées de la Main de Massiges (sous-section des côteaux, partie Ouest)

Les 8 et 9 avril, il neige.

(JMO du 50e BCP)

Blessé le 12/04/1917 à la Main de Massiges par éclats d'obus côté gauche plaie de l'hypocondre.

Décédé le 13/04/1917 à l' Ambulance 1/44 de Beaux (Marne)

Inhumé à la Nécropole Nationale de Sainte-Ménéhould, tombe 1314

(Avec l'aimable autorisation de Hervé Benoist, son neveu, en visite le 11/11/2015)

 

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26e Régiment de Dragons

Septembre-Octobre 1915 : Perthes-les-Hurlus, Trou Bricot puis Main de Massiges

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BLESSE à Massiges (Côte 180) le 21/10/1915, MPLF le 02/11/1915

Caporal Emile DUCOTEY

Croix, HAUT-RHIN

Né le 11/08/1993, fils d' Eugène et de Joséphine Bideaux ; classe 1913, matricule 1767 au recrutement de

1,74m ; cheveux châtain, yeux verts

Profession : cultivateur

ENGAGE VOLONTAIRE pour 3 ans au 26e Régiment de Dragons le 06/10/1913

Le 22/09/1915 :

Blessé le 21/10/1915 au combat de Massiges : "fracture du 1/3 moyen de la jambe droite par balle"

Décédé le 02/11/1915 à St Ménehould Ambulance n° 15 : "suite de blessures de guerre"

 

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12e Régiment de Hussards

Octobre 1915 : Main de Massiges

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MORT POUR LA FRANCE à la Main de Massiges le 15/10/1915

Sous-lieutenant Paul HECKMANN, 26 ans

Dampierre-sur-Salon, HAUTE-SAONE

Né le 4 juillet 1889, fils d' Ignace et de Marie Gaugué ; classe 1908, matricule 1464 au recrutement de Nancy Ouest.

1,64 m ; cheveux châtain, yeux gris

ENGAGE VOLONTAIRE au 5e Régiment des Hussards, Brigadier le 30/07/1910, Maréchal Des Logis le 11/02/1911.

Passé au 12e régiment des Hussards, il est tué à la Main de Massiges le 15/10/1915.


Citation :
"au cours d’un combat et sous un feu violent d’artillerie, a porté secours à un colonel d’un régiment d’infanterie grièvement blessé qu’il a placé sur son propre cheval, a aidé cet officier supérieur à se mettre en selle et l’a conduit jusqu’au premier village".

Médaille militaire, Croix de guerre avec palme et étoiles

 

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7e Régiment de Cuirassiers

Octobre 1915 : Massiges

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Aimé GARCIN est âgé de 22 ans quand il écrit ce carnet :

Il livre un saisissant témoignage de son séjour dans les tranchées de Massiges.

AIME GARCIN


Aimé Garçin, Journal d’un cavalier du 7ème régiment de Cuirassiers   (Avec l’aimable autorisation de Jacques BRISSON, son petit-fils) 

Transcription çi-après:

     
Massiges, 8 octobre 1915


Nuit inoubliable…Bombardement  formidable…Boyaux interminables…

Ordres ! Contre-ordres ! Enervement de tous : nos hommes s’endorment pendant une courte halte dans un boyau : pendant ce temps le reste de l’escadron continue…

Je reste avec  la moitié de l’escadron à pied s’en savoir où aller.

Pendant le reste de la nuit nous marchons d’un boyau à l’autre.

Enfin vers le matin nous arrivons à rejoindre en première ligne le reste de l’escadron.
La journée se passe dans des abris qui ont résisté au bombardement ou dans des trous individuels.

Dans les tranchées nous sommes obligés de marcher à quatre pattes car les obus les ont sérieusement bouleversées. 

Nous prenons tour à tour la faction à plat ventre aux avant postes  constitués par une pile de sac coupant un bout de tranchée par le milieu.

De l’autre côté les bôches.

Des cadavres partout à moitié enterrés ou en putréfaction.

Dans notre abri nous sommes couchés sur des bôches. Dans un coin une jambe sort coupée pas de pied, à côté un… dos énorme sort de terre. Nous n’y faisons plus attention.

Pendant un moment d’accalmie je sors de l’abri et me dirige dans une petite tranchée où sont terrés des  camarades : soudain je m’arrête : un boche  mort est là raide barrant le passage : je ne vais pas plus loin. Je reviens à mon abri.

On m’annonce que la patrouille d’avant  poste vient de se faire amocher. Quelques grenades lancées des deux côtés. En effet  à ma prochaine faction que mon camarade Gueneau dont le corps déchiqueté a été rejeté sur le bord de la tranchée, deux autres morts plusieurs blessés.

Bombardement toujours intense, nos yeux brillent, nous sommes certainement enfiévrés. Plus rien ne nous fait.

Au milieu de la nuit nous creusons nos tranchées aplanies pendant le jour par les obus. Une corvée commandée par ?: j’en suis : nous piochons soudain mon outil s’enfonce dans un dos d’âne que je laisse aussitôt : ma pioche s’est enfoncée dans un ventre…et cette odeur qui nous suit partout.
Vers le matin le bombardement diminue, seul le canon revolver claque  par instant. Nous voyons arriver tout à coup un chasseur cycliste qui nous annonce la relève. Joie de tous.

Nous passons en seconde ligne : ? toujours aussi grand par le bombardement mais plus d’avant poste ;
Ravitaillement et nuit à Virginie. 7 kilomètres à faire dans les boyaux. Soupe et vin dans des seaux passés au grésil.

Quand ils nous arrivent, ils sont plein de terre, et le vin est imbuvable.


Massiges 8-15 octobre 1915 :


J’ai heureusement un petit flacon d’alcool de menthe, j’en bois une gorgée pure de temps en temps.

Un coup d’œil par-dessus les tranchées pendant un moment d’accalmie : spectacle inoubliable.

Des coloniaux sacs au dos ont été fauchés en masse et on été couchés pour toujours en ligne compacte à mesure qu’ils sont sortis des tranchées pour aller à l’assaut.

Des hommes de chez nous affamés s’en vont la nuit pour risquant la mort chercher dans les musettes au dos des cadavres quelques boites de conserve !!!
Pendant la nuit des territoriaux enlèvent les morts : je suis réveillé dans mon trou par un dialogue macabre : accent méridional :

« Hé hé tiens le par la tête ! »

« Et je peux pas la tête s’en va ! »

Et cette  odeur qui nous suit partout !!Qui imprègne nos vêtements à tel point  qu’au cantonnement huit jours après, j’en serai encore obsédé…

Les morts sont  portés près de Virginie, un lieu dit : la porcherie ; ils sont là couchés côte à côte dans de grandes fosses : on jette de la chaux vive par-dessus  et on recommence une autre rangée.

 

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1er Rég Mixte de Zouaves et Tirailleurs (RMZT)

25/09/1915-10/10/1915 : Ripont,Ouvrage de la Défaite

10/10/1915-23/12/1915 : Maison de Champagne

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Narcisse François DUMONT
La Roche sur Foron, HAUTE-SAVOIE

(Plaque retrouvée par Eric Marchal au Camp de Suippes)

Grâce à Mme Constantin de la Mairie de La Roche sur Foron, Annie a retrouvé son PETIT-FILS, surpris mais très heureux de cette nouvelle : son grand-père (et parrain) qu'il a peu connu, était un homme corpulent et costaud ; la taille de ses chaussures dépassait le 45 !
Il habite encore le village natal de Narcisse donc il rentre vraiment chez lui.

Il va informer ses cousins et cousines de la venue de la plaque et prendra soin d'elle ; il remercie beaucoup toutes les personnes de notre Association. "Ces renseignements que vous m'avez fournis sur le chemin parcouru par mon gran-père me touchent particulièrement car ce sont des informations qui m'étaient inconnues jusque là".

 
Né le 20/05/1895, fils de Claude et de Agnès Soubise ; Classe 1915, matricule 488 au recrutement d' Annecy.
Profession : Cultivateur
1,75m ; cheveux châtain noir, yeux gris bleu, menton à fossettes
 
Incorporé au 2e Régiment de Zouaves le 15/12/1914
Blessé le 29/09/1915 par éclats d'obus à Saint Hilaire le Grand (Marne)

Parti en renfort au 1er Régiment Mixte de Zouaves et Tirailleurs le 24/12/1915

Citation :
"Très bon soldat s'est comporté de la façon la plus élogieuse aux dernières affaires où il a fait preuve de courage et d'énergie du 16 au 21/04/1917."
Médaille Militaire, Croix de Guerre avec Etoile de Bronze

 

En traitement à l'ambulance n°13 de la Brigade Marocaine du 30/09 au 07/10/1917
Blessé le 08/08/1918 par éclats d'obus à Plessiers (Somme) ; en traitement à l'hôpital jusqu'au 22/08/1918.
Pension définitive en 1927 de 240 Frs pour "hypoacousie droite par otite scléreuse"
 

A épousé en 1924 à La Roche sur Foron Marie Passaquay : 2 enfants Louisa et Georges.

Narcisse François Dumont est décédé en 1958.

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Gilbert Deschamboux, son petit-fils)

 

Pierre SABLAYROLLES

Saint-Julia, HAUTE-GARONNE

2e Régiment d'Aérostation

(Plaque trouvée par Jean-Pierre Mainsant)

Aidée par la Mairie, Annie a retrouvé son PETIT-FILS.

Né le 11/08/1877 à Saint Julia, fils de feu Jean et de Catherine Billottes, classe 1897, matricule 792 au recrutement de Toulouse.

1,72 m ; Cheveux et yeux châtains.

Profession : cultivateur

Marié à Justine Malacan le 19/01/1902 : une fille Mathilde, née le 29/10/1902 ; 3 petits-fils.

Rappelé à l'activité le 03/08/1914, il passe au 130e Régiment Territorial d'Infanterie le 19/09/1914

Passé au 2e régiment d'aérostation le 05/10/1915.

(saucisse allemande)

Blessé le 27/07/1916 : plaie en séton au milieu du pli droit du coude.

Evacué le 2 août, il repartira aux armées le 03/11/1916.

 

Agent de liaison en Champagne

Soldat ROSE (Régiment inconnu)

Côte 180 à Massiges

(Nous n'avons pas l'identité du propriétaire de cette photo. Merci de nous contacter)

 

Soldats de la Main de Massiges

 

 

Historique de la Cie 17/64 du 2e Régiment du Génie

Le 26 avril, la Compagnie est remise en secteur, en Champagne, à la ferme Beauséjour. Elle est fractionnée : 1 section cantonne à la Borne 16 (près de la ferme Beauséjour), une aux abris Guérin, 2 à Somme-Tourbe. Le travail des sections est respectivement le suivant : entretien des tunnels, service des écoutes en 1re ligne et pose de voie de 0,60, camouflage de route, installation de mines contre tanks et achèvement du P. C., D. I. au sud de Somme-Tourbe. Les sections en ligne sont relevées par celle de Somme-Tourbe. Jusqu’au 26 mai, aucun incident à signaler. Le 27 mai, un violent bombardement d’obus toxiques s’abat sur la Vallée de Maison, pendant plus de 9 h. Tous les sapeurs bivouaqués à la Borne 16, sont intoxiqués et évacués malgré les précautions prises ; 6 meurent aux ambulances 221 et 918, des suites de leur intoxication.

Le 15 juin, toute la Compagnie est cantonnée au camp Madelin, pour travailler à la construction des abris de la position intermédiaire, le travail est poussé très activement par l’embrigadement des sapeurs qui travaillent jour et nuit. Le 1e juillet, la Compagnie est relevée par la 22/1 du Génie, pour prendre le secteur voisin de la Courtine. 2 sections sont affectées à ce sous-secteur, les 2 autres au sous-secteur de Beauséjour. La construction des abris, sur la position intermédiaire, est poussée activement, toute la Compagnie y est employée. Elle y prend ses emplacements de combat, car une attaque ennemie est à craindre. Le 6 juillet, l’attaque ennemie, prévue depuis plusieurs jours déjà, par le commandement, devient imminente. Les sapeurs occupent de nuit les positions de combat qui leur sont assignées, près du P. C. Wilson. Des équipes de la Compagnie réparent les routes, au fur et à mesure que les bombardements les endommagent.

ATTAQUE ALLEMANDE DU 15 juillet 1918.

Le 15 juillet, à minuit, le tir d’artillerie précédant l’attaque se déclenche ; à 4 h, l’attaque ennemie a lieu. Un détachement de sapeurs gardant un tunnel se retire à 17 h, après avoir fait fonctionner les mises de feu. Dans la soirée du 16, une reconnaissance des passages sur le Maison, en vue de la reprise de notre première ligne abandonnée, est exécutée par M. le Lieutenant BÉTANT.

Le 17, sous un feu des plus intenses, le rétablissement du pont de la Borne 16 est commencé ; ce travail est terminé le 18, pour 7 h du matin. Le 19 juillet, à 5 h du matin, une équipe de sapeurs participe à une contre-attaque menée par le 6e bataillon du 215 R. I. ; cette attaque a pour objectif la reprise du tunnel : celui-ci est repris en partie seulement ; les sapeurs explorent la partie du tunnel conquise et commence un barrage en sacs de terre. Une nouvelle attaque a lieu le soir ; M. le Lieutenant CAILLAUX et la 4e section de la Compagnie y prennent part. Arrivés sur la position de départ, avant l’infanterie, les sapeurs font le coup de feu pour repousser une attaque ennemie. Le tunnel est exploré ; le sergent ROBBERECHTS est tué au cours de cette mission si délicate. Un second détachement de la Compagnie participe à l’attaque sur le réduit Lupiac et la Grande Transversale ; trouvant celle-ci non occupée par l’ennemi, il s’y installe malgré un furieux bombardement et la défend jusqu’à l’arrivée de l’infanterie. Le 20 juillet, le tunnel, complètement repris à l’ennemi est remis en état par les sapeurs. Le 21, les anciens travaux du secteur sont repris. Le détachement, commandé par le Sous-lieutenant GALLAND, est affecté au 369e R. I. américain et travaille pour ce régiment à proximité du Central Rondin (déviation de la route de Miraucourt). La vie du secteur redevient normale jusqu’au 24 septembre ; les sapeurs continuent leurs travaux après de courts repos au camp Duchet.

OFFENSIVE FRANCAISE (septembre – octobre 1918).

Le 24 septembre, toute la Compagnie est en ligne et bivouaque au tunnel n°2, en vue d’une attaque qui doit avoir lieu le lendemain. Une section (Lieutenant CAILLAUX) est mise à la disposition du 163e R. I. ; une seconde section (Adjudant ARVIEU) est mise à la disposition du 363 R. I.

Le 26, à 5 h 25, l’attaque est déclenchée ; le peloton, resté à la disposition du Capitaine, travaille à la construction d’une piste, derrière la progression de l’infanterie ; à la tombée de la nuit, cette piste est poussée jusqu’à proximité de la Dormoise. Les deux sections qui accompagnent l’infanterie, passent la rivière avec les premières patrouilles ; l’une d’elle fait 12 prisonniers. M. le Lieutenant CAILLAUX et un s.-m. sont blessés au cours de cette première journée. A partir du 27 septembre, toute la Compagnie est regroupée et reste sous le commandement du capitaine, et construit deux ponts sur la Dormoise, réparation d’un pont lourd de 70 mètres de longueur et construction d’un pont léger. Ce travail est terminé en moins de 24 heures. Le 28, la Compagnie bivouaque aux environs de Fontaine-en-Dormoise

BARBIER

1er Canonnier Servant au 8e Réiment d'Artillerie à Pied, 10e Batterie

Né le