En 1915, le 7e RIC à : Ferme de Beauséjour,Ville-sur-Tourbe,Cratère,Côte 191 et Briqueterie.

De Septembre 1914 à Décembre 1915, le 8e RIC à : Main de Massiges, Mont Têtu, Ferme de Beauséjour, Côte 180, Virginy, Verrue, Fortin de Beauséjour, Chausson, Médius et Annulaire.

(Soldats classés par régiment et par date croissante de combats. MPLF = Mort Pour La France)

Accès simplifié aux nouveaux soldats depuis la page d'accueil, dans INTRODUCTION ou SOLDATS DE LA MAIN.

 

 

BLESSE à VILLE-SUR-TOURBE le 16/05/1915

Joseph Jean SERVAT

Saint-Thibéry, HERAULT

4e RIC, 7e RIC

Avec l'aide de la Secrétaire de Mairie de Saint-Thibéry, son ARRIERE PETIT-FILS a été retrouvé : il habite toujours, avec son épouse, la maison du soldat !

Ils sont très émus de la nouvelle de cette plaque étant donné la blessure physique de Joseph (amputation d’un bras) qui a marqué leur mémoire à jamais.

Né le 13/11/1881, fils de Joseph et de Béatrix Bousquet ; classe 1901, matricule n° 1082 au matricule de Béziers.

Profession : Vigneron

1,58m ; cheveux châtains, yeux bleus

A épousé en 1907 Irma ; 2 filles : Juliette et Fernande

 

Rappelé à la Mobilisation générale au 4e RIC le 02/08/1914

Arrivé au corps et soldat de 1ère classe le 22/08/1914

Passé au 7e RIC

Blessé le 16/05/1915 à Ville sur Tourbe (Marne) par torpille aérienne : "Amputation au 1/3 du membre supérieur gauche, névrome du moignon avec troubles névritiques".

Pension définitive à 100% le 20/06/1938

Médaille militaire et décoré de la Légion d’Honneur

Joseph Servat est décédé le 11/11/1977 à Saint-Thibéry

 

 

DISPARU MPLF à VILLE-SUR-TOURBE le 25/09/1915
Robert BARREAUD 7e RIC
, 29 ans
Bordeaux, GIRONDE

(Plaque trouvée par Eric Marchal)

Annie a retrouvé son ARRIERE PETIT-FILS, très surpris. Il recevra avec fierté et joie cette plaque dont il prendra soin.

Sa grand-mère (fille du soldat) allait de temps en temps dans la région de Douaumont sur les Sites de guerre...peut-être cherchait-elle l'endroit où était tombé son père ?

Né le 11/03/1886, fils d' André et de Suzanne Mallet ; classe 1906, matricule 1684 au recrutement de Bordeaux.

1,74m ; cheveux châtain foncé, yeux gris
Profession : Malletier, Employé de commerce

Algérie du 11/10/1907 au 22/11/1907 ; Maroc du 23/11/1907 au 07/01/1908
Algérie du 08/01/1908 au 22/09/1909

Médaille du Maroc "Oudjda"

A épousé en 1911 à Paris Yvonne Ancelin : 2 filles, Olga et Hélène.

Rappelé au 7e RIC le 04/08/1914
Porté disparu lors de la Grande Offensive de septembre 1915.

Citation :

"Soldat courageux et dévoué, ayant toujours accompli son devoir, tombé au Champ d'Honneur près de Ville sur Tourbe".
Croix de Guerre avec étoile de Bronze

"Merci beaucoup de votre dévouement, pour l'histoire et ses hommes." (Olivier Bohin, son arrière petit-fils)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à VILLE-SUR-TOURBE le 05/10/1915

Léon TOURNEUR 7e RIC, 32 ans

Virson, CHARENTE-INFERIEURE

Le jour de son mariage

Né le 20/11/1882, fils de Gustave Tourneur et Armantine Rambaud ; classe 1902, matricule 1580 au recrutement de La Rochelle.

Cheveux et yeux châtain

Profession : cultivateur

Exempté de service militaire pour "hernie crurale"

A épousé Ophélie le 14/09/1908 : deux enfants sont nés de cette union.

Suite à l'hémorragie des premiers mois de guerre, de nombreux hommes pourtant exemptés ou réformés sont rappelés en service armé.

Classé dans le service armé le 09/12/1914, Léon Tourneur arrive au 7e RIC le 14/02/1915.

L'avis de réforme pour "albuminerie" le 22/04/1915 est annulé.

Parti au front le 05/09/1915 depuis Saint Médard en Jalles en Gironde où il a fait plusieurs mois de préparation militaire.

"Du 23 au 30 septembre, violentes attaques françaises vers Ville-sur-Tourbe et Massiges : enlèvement de la partie Est de la Main de Massiges. Puis organisation et occupation des positions conquises".

Sa dernière carte :

« 23 7bre 1915  Ma chère Ophélie,

Je voulais t’écrire dès ce matin, mais il me fut impossible vu le peu de temps que nous avons de libre. En ce moment nous faisons des tranchées et prochainement nous allons les occuper pour nous habituer. Je reçois tes lettres régulièrement et suis très satisfait de savoir mon beau père en bonne voie de guérison. Je te donnerai d’avantage de détails quand je serai libre; pour le moment nous avons la presse et demain 24, nous passons la journée sur le terrain de manœuvre. Ma santé est bonne et suis heureux de vous savoir bien portant vous aussi.

Votre soldat qui pense souvent, très souvent à sa petite famille vous embrasse bien fort. Léon »

Son ultime combat :

Extraits du JMO du 05/10/1915

Léon Tourneur est probablement l'un de ces 2 hommes tués à Ville-sur-Tourbe le 05/10/1915 lors de la grande Offensive de Champagne.

"Notre grand-mère s’était rendue au cimetière militaire de Ville sur Tourbe en 1919" avec l’intention de faire rapatrier le corps de son époux.

La loi l'interdit mais les familles en deuil sont prêtes à tout...

Le 6 août 1919, elle écrit au dos de cette carte : « Chère maman, Ce matin nous sommes allés au cimetière. Nous avons facilement trouvé la petite croix où est gravée le nom de mon pauvre Léon. Ce soir nous repartons pour Sainte Ménéhoulde. Nous reviendrons demain pour essayer de le faire mettre dans un cercueil mais en cachette. Je ne sais pas si nous pourrons réussir… je t’embrasse bien ainsi que mes deux petits. Je pense qu’ils sont bien sages. Ophélie Tourneur »

L'entreprise échoue...

Il faudra attendre 1921 pour que la douleur des familles soit enfin entendue et pour qu'elles puissent organiser le retour de leur fils ou époux.

"Léon Tourneur a été exhumé par la suite et il a maintenant sa sépulture au Gué d'alleré.

Lors du déménagement de la maison familiale, j’ai trouvé un livre intitulé « De Liège à Verdun – de la Somme au Rhin – la guerre racontée par nos généraux » sur lequel des paragraphes ont été soulignés.

Elle avait probablement cherché à connaitre les circonstances de la mort de son mari.

Veuve à 28 ans avec deux enfants en bas âge, elle a certainement eu du mal à faire son deuil. Je l’ai toujours connue amnésique et nous ne lui posions pas de question concernant son époux. Denise et Rémy, leurs deux enfants, ont été orphelins à 2 ans et 5 ans. Ils n'ont pas pu connaître leur père". (Monsieur Jean-François Torneur son petit-fils)

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Jean-François Tourneur venu en famille à Massiges le 17/05/2017. Ils se sont retrouvés dans l'émotion autour du Calvaire dédié aux Coloniaux)

 

 

Soldat anonyme 7e RIC

 

 

 

Blessé par balle à MASSIGES  le 16/09/1914

Marcellin ALIAS 8e RIC

La Salvetat-Peyrales, AVEYRON

Plaque trouvée par Albert Varoquier à Massiges.

Grâce à l'aide de la secrétaire de la Mairie de Rieupeyroux, Annie a retrouvé une de ses PETITES-FILLES. Notre soldat a 21 petits-enfants !

"Petite-fille de Marcellin Alias, je garde des souvenirs très précis de mon grand-père, tant apprécié par son extrème discrétion, son humeur toujours égale que par sa gentillesse. Lorsque nous gardions le troupeau de vaches, il me chantait "la Madelon" "Malbourgh s'en va-t-en guerre" etc...

Pour mon grand-père, ce fût le mutisme total par rapport à cette période si douloureuse de sa vie, comme la plupart de ces soldats revenus de cet enfer.(...) Je me rappelle de ce grand-père souffrant d'une insuffisance respiratoire sévère dûe aux gaz asphyxiants (non reconnue apparemment sur l'extrait du registre militaire?) Je ne désespère pas de venir un jour à Massiges, pour fouler cette terre meurtrie où tant d'hommes ont souffert et dont la plupart y ont perdu la vie pour redonner la liberté à notre cher pays"

(Brigitte Delcros, petite-fille de Marcellin Alias)

Né le 01/04/1887, fils de feu Jean et de Marie La Garrigue ; classe 1907, matricule 803 au recrutement de Rodez.

1,60 m ; cheveux et yeux châtains

Profession : cultivateur

A épousé en 1914 Rosalie Marre : ils ont eu un garçon, René et une fille, Marcelle et...21 petits-enfants !

Rappelé le 01/08/1914 au 8e RIC.

Blessé par balle le 16/09/1914 à Massiges : "ablation de la phalange du doigt, profond sillon cicatriciel du médius gauche, moignon vicieux douloureux à la pression."

Campagne d'Orient (Salonique) du 16/12/1916 au 09/08/1918

Passé au 24e RIC le 10/08/1918

Pension de 10% pour "amputation de la 3e phalange du médius gauche."

Noces d'or en 1964, avec, sur ses genoux, la petite Francette qui recevra sa plaque 51 ans après !

Décédé le 03/01/1970 à Rieupeyroux.

(Avec l'aimable autorisation des petits-enfants de Marcellin Alias)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 16/09/1914

Jules SIFFROI-BATAILLE 8e RIC, 33 ans

Albi, TARN

 

(à droite sur la photo)

Notre grand-oncle Jules est né le 4 mars 1881 à Albi, route de Toulouse, fils de François Siffroi-Bataille et de sa femme Emilie Claudine Bonnet.

Il a appris le métier de plâtrier et s'est marié le 18 mars 1904 avec Ermence Eléonore Médalle. Ils habiteront rue Carmaux. Une fille naîtra le 19 juillet 1904 (5 mois après le mariage!) et s'appellera Lucienne Augusta Siffroi-Bataille.

Le 19 juillet 1909, Ermence va décéder en leur domicile boulevard Valmy.

Le 11 février 1911, Jules va se remarier avec Marie-Rose Roger ; ils vivront place St Salvy.

Le 2 août 1914, c'est la mobilisation générale!!!!!!!!!

Le 13 août 1914, il part rejoindre le 8e RIC de Toulon d'où il écrira cette carte postale à son frère Hippolyte

Il va participer aux premières opérations militaires avec son régiment et se trouvera engagé dans les combats pour la prise de la Main de Massiges.

Les pertes vont être conséquentes, Jules sera porté disparu le 16 septembre.

Marie-Rose, sa deuxième épouse, se séparera de Lucienne peu après sa disparition. Hippolyte, le frère de Jules, récupèrera l'enfant qui ne sera adoptée par la Nation que le 4 avril 1919.

Lucienne se mariera le 25 juin 1921 avec Julien - dit "Louis" - Izard, son cousin germain par alliance. Louis et Lucienne sont partis vivre à Marseille en 1924 puis sont revenus finir leurs jours à Albi : nous les connaissions tous sous le nom de "cousins de Marseille".

Son corps ne sera jamais retrouvé. Le 12 mai 1920 le tribunal d'Albi le déclarera officiellement MORT POUR LA FRANCE. Il avait 33 ans et demi!

Il y a maintenant 100 ans!

Il aurait certainement préféré aller à la pêche.

Le 16 septembre 1914, l'ordre leur est donné de monter à l'assaut de la Main de Massiges, le terrain est découvert et les allemands bien retranchés les tiennent sous des feux croisés et nourris.

Jules Siffroi-Bataille va partir à l'assaut de cette colline avec ses compagnons d'infortune.

Ils vont essayer de déloger l'ennemi qui s'y est installé dans des tranchées bien défendues et fortement armées.

Il a rendez-vous avec la mort pour conquérir cette colline, et Jules va disparaître dans cette nature aujourd'hui si paisible.

Il repose sûrement sur le versant sud de la Main de Massiges à moins que les travaux des champs aient permis la récupération de ses restes qui anonymes, seront donc déposés dans l'ossuaire le plus proche (cimetière du Pont de Marson à Minaucourt).

La folie guerrière de quelques-uns a fait son oeuvre de destruction que les ans ont effacé, mais certains refusent l'oubli.

L'association la Main de Massiges remet au jour les tranchées de la Main de Massiges en hommage à tous ces morts.

(Texte écrit en septembre 1914 par Jean-Paul Carrausse en hommage à son grand-oncle)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 17/09/1914

Jacques François SEGUIER, 32 ans

Saint-Affrique, TARN

Soldat de 1ère classe, 8e RIC, 27e Cie

Né le 11/09/1882, fils d' Antoine et d' Emilie Batigne ; classe 1902, matricule 751 au recrutement de Carcassonne.

Profession : cultivateur à Verdalle (Tarn)

1,79 m ; cheveux châtains, yeux bleus

Marié le 08/01/1907 avec Françoise Louise Séguier : 3 enfants naissent de cette union en 1907, 1909 et 1911.

Rappelé à l'activité au 8e RIC le 01/08/1914, arrivé au corps le 12/08/1914, parti en détachement le 13/08/1914.

"Il me tarde de savoir de vos nouvelles de toute ma famille et surtout de mes petits enfants que je ne peus pas oublier et de ma famille non plus que je n'oublierai jamais (...)

Quand vous me ferai réponse vous me donnerez des nouvelles si vous en avez de mes frères et des baux-frères parce que je comprends que vous devez faire du mauvais sangs touts ensemble mais il faut espérer que le bon Dieu voudra que nous reviendrons un jour nous voir touts ensemble mais je ne peut pas dire le jour. Je ne puis pas vous raconter rien parce qu'il est défendu et on déchire les lettres (...) Je puis vous dire que l'on a renvoyé la classe 1900 qui on 2 ans de plus que nous à notre régiment (...)

Toi louise je te recomande de faire un gros baiser à mon petit Cyprien et Marie Jeane et la petite Reine c'est à elle que je pense le plus." (Extraits de lettre de François Séguier)

(A à gauche ses parents ; sur le poulain, son fils ; à droite son épouse Louise avec ses 2 filles)

Photo de famille envoyée à François ...l'a t-il reçu à temps ?

 

Le 17/09/1914, son régiment se bat dans le secteur de Massiges, à Virginy :

"Le village de Massiges où les unités sont en réserve à tour de rôle étant quotidiennement bombardé par l'artillerie ennemie, finit par être abandonné et les hommes couchent en permanence dans les tranchées qui sont approfondies et aménagées en conséquence : banquettes de tir, niches individuelles, créneaux. Pendant quelques jours les pertes occasionnées par le tir de l'artillerie allemande, continuent cependant à être fortes, en raison du manque de boyaux et de l'insuffisance des tranchées hâtivement construites avec les outils portatifs". (Historique du 8e RIC)

"Tout mouvement en avant est interdit aux 2 bataillons ; ils ont toujours devant eux un ennemi très vigilant, soutenu par une nombreuse artillerie, à laquelle nos 75 ne répondent que très faiblement".(JMO du 8e RIC)

François Séguier est porté disparu le 17/09/1914

L'insoutenable absence pour cette famille endeuillée du début de guerre, commence ... avec l'espoir tenace que la Croix-Rouge parvienne à le localiser dans un camp de prisonniers...

François Séguier ne sera déclaré décédé qu'en 1920, une fois tous les prisonniers rentrés d' Allemagne.

Comme de nombreux frères d'arme tombés en début de guerre (300 000 morts en 1914!), Louis Pagès repose très probablement dans l'un des ossuaires de la Nécropole Militaire du Pont de Marson.

Avec une seule plaque d'identité, beaucoup n'ont pu être identifiés...

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Jean-Marie Séguier et Mme Monique Sablayrolles, ses petits-enfants en visite à Massiges le 31/07/2017)

 

 

DISPARU MPLF à VIRGINY le 17/09/1914

Louis Augustin PAGES 8e RIC, 32 ans

Vabre, TARN

Né le 15/05/1882, fils de Louis et de Marie Baisse ; un frère Paul MPLF le 17/08/1914. Leurs parents ont perdu 2 fils à 1 mois d'intervalle...

Classe 1902, matricule 1703 au recrutement de Carcassonne.

1,61 m ; cheveux et yeus châtains

Profession : cultivateur

A épousé Marie Saunal le 27/04/1912 à Vabre

Louis et Marie son épouse

Rappelé au 8e RIC le 02/08/1914

Le 17/09/1914, son régiment se bat dans le secteur de Massiges, à Virginy :

(Extrait du JMO)

Disparu le 17/09/1914 à Massiges

Comme de nombreux frères d'arme tombés en début de guerre, Louis Pagès repose très probablement dans l'un des ossuaires ou l'une des tombes de soldats inconnus de la Nécropole Militaire du Pont de Marson.

(Avec l'aimable autorisation de Stéphane Chabé, son arrière petit-fils qui a entrepris ce chemin de mémoire pour l'anniversaire de sa mère, petite-fille de Louis Pagès)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 21/09/1914

Paul Marie RISTORI, 30 ans

Poggio, CORSE

Adjudant au 8e RIC, 1er Bataillon, 2e Cie, 3e Section

Né le 08/06/1884, fils d'Antoine et de Grâce Marie Perfettini ; classe 1901, matricule 723 au recrutement d'Ajaccio

1,65 m ; cheveux noirs et yeux bleus

ENGAGE VOLONTAIRE incorporé au 8e RIC le 14/08/1902

Soldat de 1ère Classe le 01/09/1903, passé au 13e RIC le 10/08/1905

Campagne de Madagascar du 10/08/1905 au 26/09/1909 (rengagé pour 5 ans en 1907, passé au 6e RIC le 05/09/1909)

Nommé Caporal le 01/10/1910 puis Sergent le 01/04/1912, passé au Régiment du Gabon le 28/05/1912

Campagne d'Afrique (Régiment du Gabon) du 28/05/1912 au 09/09/1913 (rengagé pour 5 ans le 14/08/1912, passé au 8e RIC le 23/04/1913)

Blessé le 21/09/1914 au violent combat de Massiges dans l'assaut de la Côte 199 (Mont Têtu) puis porté disparu.

Nommé Adjudant le 23/09/1914

Des recherches sont engagées par la famille auprès de la Croix Rouge, en vain.

Paul Ristori ne sera officiellement déclaré décédé qu' en 1920, une fois les prisonniers de guerre rapatriés d' Allemagne.

(Avec l'aimable autorisation de Corentin Bernard, son arrière petit-fils)

 

 

DISPARU (inhumé par les Allemands) MPLF à MASSIGES le 22/09/1914

Marius MARTIN 8e RIC, 24 ans

Nice, ALPES-MARITIMES

Né le 03/08/1890, fils de Joseph et de Catherine Laurent ; Classe 1910, matricule 1691 au recrutement de Nice.
1,58 m ; Cheveux châtain foncé, yeux châtain-verdâtre
Profession : maçon

Il effectue son service militaire au 3e Régiment des Zouaves

Opération militaire dans le Maroc du 01/1912 au 23/10/1913 :

-Algérie du 17/10.1911 au 07/01/1912 et du 08/07/1912 au 31/08/1912

-Tunisie du 08/01/1912 au 02/07/1912

Rappelé à l'activité le 09/08/1914 dans le 8e RIC

Le 22/09/1914, "Le Commandant Mouniot part de 191 avec les 9e et 10e cie en 1ere ligne, les 3e et 4e en réserve ; il gagne du terrain en avant, mais peu soutenu par l'artillerie d'une part, et d' autre part le 24e Colonial ayant du retard dans sa marche et ne se trouvant pas à la hauteur du Bataillon Mouniot sur son flanc gauche, tout l'effort des allemands se porta sur le Bataillon du 8e RIC, qui ne pouvant progresser, se maintint sur place et regagna la cote 191 à la nuit.

Le Bataillon Mouniot eut environ 200 hommes hors de combats. Parmi les tués se trouvait le Capitaine Cautellier commandant la 9e Cie ; le Lieutenant Moisant commandant la 10e cie blessé, fut signalé comme disparu ainsi que le lieutenant Tristani de la même Cie". (extrait du JMO)

"Lors de cette attaque du 8e RIC il y a eu repli dans la nuit, ce qui suppose que des hommes tués ou blessés (voir pour la 10e Cie le cas des deux Lieutenants) sont restés sur le terrain, qui est redevenu allemand, donc inhumés par l'ennemi ou prisonniers. Sans témoin, ces hommes ont été porté disparus.
C'est le cas du soldat Marius MARTIN, tué le 22/09/1914 à Massiges, probablement inhumé par les autorités allemandes (sans avis de guerre - pas d'information transmise par les allemands sur les prisonnier ou les morts - et c'est précisément parce qu'il n'y a pas eu d'avis officiel, que Martin a été porté disparu ; son acte de décès n'a été dressé qu'en 1920, après le retour des prisonniers de guerre).

Marius MARTIN est mort en territoire ennemi (tranchée allemande dans laquelle il avait pu rentrer ou reprise ensuite par eux) c'est pourquoi son corps n'a pu être relevé par ses camarades.
Les allemands avaient le respect des corps, y compris ceux de l'ennemi ! 
C'est pour cette raison qu'il est noté qu'il a été inhumé par les allemands, même si personne n'en a été témoin du côté français.
Son corps a été très vraisemblablement exhumé dans les années 1920 pour être ré-inhumé en ossuaire à la Nécropole Militaire du Pont du Marson." (Robert BEAUFRERE, bénévole chargé des recherches des familles)

(Avec l'aimable autorisation de Mme Josiane Brunet, son arrière petite-cousine)

 

 

DISPARU ( inhumé lui aussi par les Allemands) MPLF à MASSIGES le 22/09/1914

Jean PEZET 8e RIC, 27 ans

Lacroix-Barrez, AVEYRON

Né le 05/04/1887, fils de Louis et d' Elisabeth Raynal ; classe 1907, matricule 1885 au recrutement de Rodez.

1,55 m ; cheveux blond et yeux bleu.

Profession : cultivateur. Marié et père d'un enfant

Rappelé au 8e RIC le 01/08/1914

Disparu à Massiges le 22/09/1914.

Signalé décédé sur un document officiel Allemand du 04/06/1917, inhumé au cimetière de Luzy.

(photo extraite du "Livre d'Or de l'Aveyron" par Emile Vigarié)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 26/09/1914

Irénée NICOLAS, 33 ans

Boulbon, BOUCHES DU RHONE

8e RIC, 21e Cie

Né le 02/09/1881, fils de Charles et de Catherine Bard ; classe 1901, matricule 618 au recrutement de MARSEILLE.

1,64 m ; cheveux noirs, yeux marrons

Profession : cultivateur

Rappelé à l'activité au 8e RIC le 01/08/1914

Irénée est tué le 26/09/1914.

 

 

MPLF à MASSIGES le 06/10/1914
Valentin Alphonse PANIS
Saint-Michel-Labadie, TARN
Soldat de 1ère classe au 8e RIC

Né le 07/05/1886, fils de feu Antoine et de Marie Panis ; classe 1906, matricule 1280 au recrutement d'Albi.
Profession : Cultivateur
1,70m, cheveux châtain foncé, yeux bleus

Incorporé le 09/10/1907 au 15e RI, soldat de 1ère Classe le 02/11/1908
A épousé en 1913 Sylvie Félicie Feral
Rappelé sous les drapeaux au 8e RIC le 03/08/1914

Citation : "Tué à l’ennemi le 06/10/1914 à Massiges, a fait vaillamment son devoir dès les premiers combats de la campagne".
Croix de Guerre avec Etoile de Bronze

Pas de sépulture connue.
Secours immédiat de 150 fr payé à la Veuve le 23/11/1914

"Son fils Albert naît le 16/10/1914 soit 10 jours après la mort de son père : Félicie se retrouvant Veuve à 21 ans, elle a dû se placer comme servante chez le Curé du village, elle y est restée toute sa vie, c’était une personne charmante mais un peu taciturne. Elle n’a jamais parlé de son mari et nous pensons qu’il est resté dans les terres de Massiges." (Mme Panis Francine épouse du petit-fils)



Félicie Panis, sa veuve
(avec l’autorisation de Mr et Mme Jean Claude Panis son petit-fils)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 21/12/1914

Adrien ROLLAND 8e RIC, 26 ans

Persquen, MORBIHAN ; résidant à Trébazé, MAINE-ET-LOIRE

Né le 15/02/1888, fils de Pierre (décédé) et de feue Perrine Huilligen ; classe 1907, matricule 1094 au recrutement d' Angers.

Profession : cultivateur

1,59 m ; cheveux châtain et yeux bruns

ENGAGE VOLONTAIRE pour 5 ans au 1er Régiment de Zouaves puis au 8e RIC, ré-engagé 1 an

Campagne d'Algérie du 20/09/08 au 11/07/? ; du Maroc en guerre du 24/03/11 au 04/04/13

Adrien ROLLAND devait être libéré le 16/09/1914

Campagne contre l' Allemagne du 02/08/14 au 21/12/1914

Blessé évacué le 27/08/1914, reparti aux Armées le 25/09/1914

Le 8e RIC se bat à Massiges depuis le mois de Septembre 1914 (Mont Têtu, Ferme de Beauséjour, Côte 180, Virginy, Tranchée de la Verrue en Décembre)

"La température devient extrèmement rigoureuse ; les nuits sont froides et d'épais brouillards empêchent,dès le matin, les réglages d'artillerie" (extrait du JMO)

Le 21 décembre 1914, la 4ème Armée lance une offensive qui jette les Marsouins du 1er Corps d'Armée Coloniale contre la Main de Massiges à Beauséjour où ils subissent des pertes sévères pour des gains de terrain minimes...Adrien ROLLAND disparaît au combat.

Médaille commémorative du Maroc

 

 

DISPARU MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 28/12/1914
Théodore FERAUD 8e RIC, 18 ans
Rochegude, DROME


(Plaque retrouvée par Mr Jean-Claude Michel, probablement perdue au moment de sa mort. A cette époque, une seule plaque à 1 trou. Ici, le soldat a fait un second trou pour la porter au poignet)

Grâce à l’aide très assidue de Mmes Michèle Giacomini et Christine Musa, Annie Mandrin a retrouvé son PETIT-NEVEU, très surpris et très ému. Annie a pu lui remettre la plaque en mains propres.

Né le 17/09/1896, fils de Théodore et de Marie Vial ; 1 soeur et 1 frère Paul, Grenadier d’Elite au 132e RI 5e Cie, très grièvement blessé le 30/10/1918 à Guise et porté disparu au 58e RI le 28/05/1920 à Bozanti, et 1 soeur.

Classe 1916, matricule 1049 au recrutement d' Avignon.

1,61m, cheveux châtains, yeux gris bleus

Profession : Cultivateur

Célibataire

Incorporé le 04/08/1914 au 8e RIC comme ENGAGE VOLONTAIRE pour la durée de la guerre à Toulon

Théodore Féraud est porté disparu à Massiges le 28/12/1914, beaucoup de ses frères d'arme vont connaître le même sort à cette date.

Monument Aux Morts de Rochegude où son nom est gravé

(Avec l'aimable autorisation de Monsieur Patrick Bas, son petit-neveu)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 28/12/1914

Germain GERY 8e RIC, 24 ans

Vanosc (Moras), ARDECHE

Né le 15/05/1890, fils de Jean-Marie et Marie Valentin, recrutement de Privas, matricule 597.

Cultivateur célibataire, il était bon vivant.

Avec les conscrits de son village

Pour l'anecdote, il était conscrit avec Joseph BESSET (juste derrière lui avec la petite moustache), l'inventeur du car isobloc. D'abord affecté au 158eme de ligne à Modane dans la 14 ème Compagnie d'Infanterie Coloniale, il est transféré à Sidi Bel Abbés (Algérie) du 27 août au 27 octobre 1912.

Il passe au 97e RI à Grenoble le 1er octobre 1913 puis dans la réserve de l'armée active le 8 novembre 1913 avec son certificat de bonne conduite "accordé".

En effet, la loi a modifié la durée du service de 2 années à 3 ans (loi votée le 19 juillet 1913)... Germain aurait donc du rester incorporé une année supplémentaire mais grâce à l'incorporation sous les drapeaux de son frère Auguste le 26 octobre 1913 (besoin d'aide à la ferme de Moras, très certainement) il a connu "la fuite au pays" (comme il l'écrit dans ces courriers)

Rappelé à l'activité, il part au front le 3 août 1914 dans le 8e RIC, 4eme bataillon.

Le 28 décembre 1914, il est "tué à l'ennemi" à Massiges.

(Avec l'aimable autorisation de sa petite-nièce, Sylvie Brechet qui a souhaité lui rendre hommage)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 28/12/1914

Paulin BONNAURE 8e RIC, 33 ans

Vallon, ARDECHE

Né le 5 décembre 1881.

Le 21 décembre 1914, la 4ème Armée lance une offensive qui jette les Marsouins du 1er Corps d'Armée Coloniale contre la Main de Massiges à Beauséjour où ils subissent des pertes sévères pour des gains de terrain minimes.

"La température devient extrèmement rigoureuse ; les nuits sont froides et d'épais brouillards empêchent,dès le matin, les réglages d'artillerie" (extrait du JMO)

Soldat au 8ème RIC, il est porté disparu lors de l'attaque des tranchées de la Verrue le 28 décembre 1914. 1200 hommes sont également hors de combat...

"Brave soldat.Tombé glorieusement pour la France, le 28 décembre 1914, à Massiges.

Croix de guerre avec étoile de bronze"

(Avec l'aimable autorisation de Paul Bonnaure, son petit-fils)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 28/12/1914
Emile HEBRARD 8e RIC, 28 ans
Roquedur, GARD

Annie a retrouvé son PETIT-NEVEU très ému ! Le soldat rentre chez lui dans son village natal près des siens. Le souvenir d' Emile et ses 2 frères morts pour la France sera évoqué lors de la prochaine cousinade.

Cette plaque a été trouvée par Jean-Claude Michel, bénévole.

Né le 15/11/1886, fils de Casimir et de Ernestine Laune ; 3 frères et 1 soeur.
Classe 1906 ; matricule 2357 au recrutement de Nîmes
Profession : Cultivateur ; célibataire
1,61m, cheveux et yeux châtain

Rappelé au 8e RIC le 02/08/1914

Le 28 décembre 1914, deux bataillons (8ème et 33ème Régiment d’Infanterie Coloniale) reçoivent l’ordre de conquérir cette hauteur nommée « la Verrue » du fait de sa proéminence sur la Main de Massiges. Pour assurer la surprise de l’attaque et surtout pour ménager les munitions, la préparation d’artillerie sera réduite à 30 minutes et l’assaut sera donné à 09h00.

En présence de conditions météorologiques défavorables, le commandement donne à 08h45 l’ordre de reporter l’attaque à 10h30. Mais le tir d’artillerie ayant débuté à 08h30, le contre ordre le fait interrompre, mettant les Allemands sur leurs gardes. Finalement, le tir des canons recommencera à 10h30.

Les deux bataillons de Coloniaux se lancent à l’assaut, c’est un échec. Sur un effectif de 1800 hommes engagés, 1000 ne reviendront pas. Emile Hebrard disparaît à tout jamais.

Le malheur continue de s'abattre sur ses parents en 1915 puis 1916 : ses frères sont tués : Ernest du 7e RIC, disparaît le 15/05/1915 à Ville-Sur-Tourbe (2 kms de Massiges!) ; Alphonse du 315e RI, est tué à son tour le 20/11/1916 à Douaumont.

Plaque à la Mairie de Roquedur

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 28/12/1914

Henri Frédéric CAYRAT 8e RIC, 31 ans

Labastide de Juvinas, ARDECHE

Fiche matricule

Né le 17/10/1883, fils d'Hippolyte et de Victorine Baconnier. 1,61 m, cheveux blonds, yeux bleus. Il était cultivateur.

Il est porté disparu le 28 décembre 1914.

(Avec l'aimable autorisation de Sylvain Brunel, son arrière-petit-neveu)

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 28/12/1914, retrouvé en 1927

Joseph Casimir FABRE 8e RIC, 32 ans

Livers Cazelles, TARN

Né le 2 mai 1882, fils de Casimir et de Céline Rosalie ; classe 1902, matricule 1159 au recrutement d' Albi.

1,56 m ; cheveux châtains, yeux roux

Profession : cultivateur

Rappelé au 8e RIC le 02/08/1914

Son avant-dernière lettre écrite le 16/12/1914:
Mes très chers parents
J’ai déjà été  dans les tranchées 4 jours que nous y restons. A puis nous avons  4 autres jours de repos. Ils sont déjà accomplis. Et se soir il faut y revenir. Nous sommes à 30 ou 40 mètres des postes allemands. Le temps est très mauvais : il tombe de la pluie chaque jour. Le chemin est à travers  de terres où nous avons de la boue et de l’eau jusqu’aux genoux.
Voilà déjà quelques lettres  et quelques cartes que je vous envoie et je n’ai pas de vos nouvelles. Lorsque vous m’écrirez vous me direz bien des choses de ce qui se passe, sa sera une distraction pour  moi. Moi Mes chers parents, je ne peux pas vous en dire de bien long à la position que j’occupe.

Votre fils qui vous embrasse cher père et mère, et qui vous envoie ses meilleurs baisers. Avec l’espoir de se revoir un jour près de vous en bonne santé
Joseph


Sa dernière lettre écrite 26 décembre 1914, deux jours avant sa mort :

Mes très chers Parents
Nous voici déjà passé la fête de la Noel, avec un beau temps. C’est domage de ne pouvoir pas être tous réunis ensemble.

Je suis été obligé de la passer dans les tranchées de la région de Massiges (Marne), mais il faut avoir l’espoir que ça finira bientôt. Je suis toujour en bonne santé et je désire que la présente vous en trouve toujours de même. Quand au réveillon comme me disait ma sœur, nous en avons pas eu.

Mes très chers Parents nous voici que nous approchons de la nouvelle année. Il faut souhaiter quelle soit meilleure que celle que nous quittons. Et avoir l’espoir de la passer en famille ensemble. Bonne et heureuse. Aussi je viens à vous pour vous la souhaiter bonne, heureuse et prospère, accompagnée de beaucoup d’autres.

Avec tous mes meilleurs compliments et sentiments d’affection pour vous,  cher père et mère de pouvoir vous revoir un jour à bientôt par la volonté de Dieu réunis ensemble pour la vie.
Tout en vous faisant mes vœux je vous envoie mes plus tendres baisers et caresses.

Votre fils qui vous a toujours estimés de tout son cœur  en attendant de pouvoir nous causer à vive voix, et de recevoir bientôt de vos bonnes nouvelles.

Vous devez avoir reçu déjà de mes nouvelles par  lettre et par carte, donc je vous parlais de m’envoyer un colis (…) avec une paire de chaussette car je souffre beaucoup du froid des pieds, les caleçons et puis les autres choses comme une petite pipe si vous la trouvez.
En espérant de vous lire à bientôt. Votre fils qui vous embrasse.

Vous pourriez mettre un billet de 5 fr ou de 10 dans la lettre en recommandant  la lettre il ne devrait pas se perdre.

Joseph Fabre est porté disparu le 28 décembre 1914.
Son corps sera retrouvé en 1927 à la Main de Massiges où il avait été inhumé par ses camarades.
Identifié grâce à sa plaque d’identité, il sera transféré au cimetière militaire du Pont du Marson.

(Avec l'aimable autorisation de Claude Galard)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 28/12/1914

Joseph JEAN, 31 ans

Lussas, ARDECHE

8e RIC, groupe 10

Né le 15/03/1883, fils de Eusèbe et de Céline Constant ; classe 1903, matricule 230 au recrutement de Le Privas. 1,72m, cheveux et yeux brun

Campagne d'Algérie du 19/11/1904 au 16/07/1907 : "blessé le 02/04/1906 à 3h50mn du soir dans une chute dans l'escalier conduisant aux latrines qu'il avait reçu l'ordre de nettoyer, entorse au tibia"

Profession : cultivateur

Marié à Noémie Mathon.

Rappelé le 01/08/1914 au 8e RIC
Porté disparu à Massiges le 28/12/1914
 

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 28/12/1914

Ignace MARANINCHI 8e RIC, 33 ans

Moncale, HAUTE-CORSE

Avec l'aide de la Mairie de Moncale et des Archives de Marseille, Annie a pu retrouver sa NIECE très émue.

En la recevant, c'est un peu comme si mon oncle "après un long voyage rentrait à la maison." (Mme Laugier-Maraninchi)

Doudou, bénévole, a trouvé cette plaque probablement à l'endroit où Ignace Maraninchi a perdu la vie.

Né le 25/04/1881, fils de Bastien et de Restitude FOSSATI ; 2 frères dont un, Antoine, également MPLF le 24/06/1915 à l' hôpital Chauzy de Ste Ménéhould

Classe 1901, matricule 227 au recrutement d'Ajaccio.

1,54 m cheveux et yeux châtains ;

Professions : cultivateur, berger

Engagé Volontaire pour 5 ans :

- Chine de 1900 à 1902 (3e Bataillon de marche en Extrème-Orient)

- Tonkin de 1902 à 1903 (Bataillon Infanterie Coloniale de Shangai)

Rengagé pour 3 ans en 1904

- Cochinchine de 1903 à 1905 (8e RIC-23e RIC-8e RIC-4e RIC-12e RIC-11e RIC)

Rengagé pour 5 ans en 1907

- Tonkin de 1909 à 1914 (9e RIC-1er RIC)

Nommé Sergent le 12/03/1914 et au passé au 8e RIC

Tué le 28/12/1914 à Massiges

Citation : "Le 28 décembre 1914, est parti à l'assaut avec un courage remarquable donnant à ses hommes le plus bel esprit de sacrifice et de mépris de la mort. Tombé glorieusement au moment où il atteignait la tranchée ennemie."

Plaque sur l'église de Moncale

 

 

Ibrahim DINAH SALIFOU, fils du dernier roi des Nalous de Guinée

Roi-Numez, GUINEE FRANCAISE

Sous-Lieutenant au 8e RIC

Né le 11/01/1878, fils d'Amadou et de Dame Myani Camara

1,62m ; cheveux noirs, yeux marrons

Profession : représentant de commerce (avant son mariage, vit au 22 rue de Buci à Paris 6)

 

ENGAGE VOLONTAIRE pour la durée de la guerre le 28/12/1914 à la Mairie de Chateauroux (Indre)

Passé au 8e RIC le 28/09/1914 qui se bat à Massiges jusqu'en Décembre 1915.

Nommé Capitaine le 10/02/1915

Blessé par balle le 11/04/1915 en Champagne

Nommé Sergent peu après puis Sous-Lieutenant le 27/05/1915

Blessé le 01/10/1915

3 citations

Croix de guerre, 2 palmes, 1 étoile de bronze

Chevalier de la Légion d'honneur

Dinah Salifou décoré de la Légion d'honneur aux Invalides le 20/01/1916

Passé au Bataillon des Tirailleurs sénégalais le 01/02/1917 et ce jusqu'à la fin de la guerre.

Traitements de la Légion d'honneur en 1917 à Bangui

 

Marié à Marguerite Renault, il continue d'exercer à Paris son métier de représentant de commerce.

Décédé le 31/01/1924 à Paris 20e

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 23/01/1915

Léon DERE 8e RIC, 20 ans

Nantes, LOIRE INFERIEURE

Grâce à l'aimable collaboration de la secrétaire de la Mairie de Castillonnes, Annie a retrouvé son NEVEU qui est très ému et très heureux de cette nouvelle. Merci à Albert Varoquier qui a trouvé cette plaque.

Né le 01/12/1894, fils de Pierre Léon (ébéniste) et de Rose Josselin (cigarière), 1 soeur

1,67 m ; cheveux châtain foncé, yeux marron foncé

Matricule 924 au recrutement d' Agen, classe 1912 en tant qu' engagé volontaire

Tué à l'ennemi le 23 janvier 1915 à la Main de Massiges.

Ses parents reçoivent cette terrible lettre sur les circontances de sa mort : le corps de Léon ne sera jamais retrouvé, probablement inhumé par les allemands.

Citation : "Soldat brave et dévoué ; tué le 23 janvier 1915 à Massiges, en faisant son devoir".

Médaille Militaire, Croix de guerre avec étoile de bronze

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 03/02/1915

Sous-Lieutenant Félix SILVE, 32 ans

Turriers, BASSES-ALPES

8e RIC, 12e Cie

Né le 19/08/1882, fils de feu Fidèle et de Mélanie Rougon ; classe 1901, matricule 1263 au recrutement de Digne.

1,59 m ; cheveux et yeux châtains ; profession : étudiant

ENGAGE VOLONTAIRE dans les troupes coloniales

Caporal le 01/05/1905 ; Sergent le 01/09/1908 ; Adjudant le 01/01/1913

Campagnes de Cochinchine du 01/12/1905 au 27/04/1908 ; de Mauritanie du 12/03/1909 au 07/04/1912 ; du Sénégal du 01/11/1913 au 21/01/1914.

Médaille coloniale

Campagne contre l' Allemagne du 01/08/1914 au 03/02/1915

Tué à l'ennemi au Nord de Massiges le 03/02/1915

Citation :

Croix de guerre avec palme

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 03/02/1915

Lieutenant Maurice CLUZEL 8e RIC, 23 ans

Mytho, COCHINCHINE

 

Né le 29 octobre 1891.

Il a été frappé d'une balle au front à Massiges le 3 février 1915

(Merci à Valérie Loriot)

 

 

2 amis d’enfance, habitant le même village, fiches matricules 516 et 517 au recrutement de Pont st Esprit, classe 1914. Incorporés le 04/09/1914 au 10e RA à pied puis passés le 14/10/1914 au 8e RIC.

DISPARUS MPLF à Massiges le 04/02/1915
Marius Maurice SALEL et Léopold Joseph SAUTEL, 20 ans
Laurac, ARDECHE
8e RIC


Marius SALEL né le 01/11/1894, fils de Marius Salel et Emilie Bertrand ; 1 frère.

1,77m, cheveux châtain clair, yeux marrons
Profession : Cultivateur. Célibataire.

"Tombé glorieusement au Champ d’Honneur le 04/02/1915 à Massiges."
Croix de Guerre avec Etoile de Bronze


Léopold Joseph SAUTEL né à Rosières le 20/10/1894, fils de Jean Joseph et de Marie Sautel ; 2 soeurs.

1,70m, cheveux châtain clair, yeux marrons
Profession : Cultivateur. Célibataire.

Disparu le 04/02/1915 à Massiges


(avec l’aimable autorisation de Mr Bernard JALLES de Laurac qui recense les combattants de son village)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 04/02/1915

Joseph IGOU 8e RIC, 28 ans

St Cécile d'Andorge, GARD

gris

Né le 12 mai 1886, fils de Joseph et de Marie Laupie ; classe 1906, matricule 1617 au recrutement de Nîmes.

1,65 m ; cheveux et yeux châtain

Profession : ouvrier mineur

Arrivé le 04/08/1914 au 40e RI, parti en détachement le 03/10/1914 rejoignant le 8e RIC ( aperçu 2 jours de vivres de réserve)

Tué à l'ennemi le 04/02/1915
L' émouvante lettre écrite par son ami à sa famille,est en ligne dans  LES COMBATS DE LA MAIN : l'attaque de février 1915.

 

 

DISPARU MPLF à MASSIGES le 04/02/1915

Antoine MARION 8e RIC, 27 ans

Montrozier, AVEYRON

("Livre d'Or de l'Aveyron", par Emile Vigarié)

Né le 03/10/1887, fils de Jean Marion et feue Sophie Miguel ; classe 1907, matricule 1348 au recrutement de Rodez.

1,64 m ; cheveux et yeux bruns

Profession : cultivateur, domestique

Rappelé au 96e RI le 01/08/1914, passé au 8e RIC

Disparu au combat le 03/03/1915

 

 

L' ADOLESCENT SOLDAT

BLESSE grièvement secteur de MASSIGES le 22/02/1915

Léonce MALLET 8e RIC, 15 ans

SEINE-SAINT-DENIS

Léonce n'avait pas encore 15 ans au moment de la déclaration de la guerre.

Il vivait avec ses parents dans la banlieue parisienne à Bobigny (93) et était employé dans une parfumerie.

Au moment de la mobilisation, il assiste à Noisy le Sec à l'embarquement du 4e RIC, Léonce s'embarque avec eux et va jusqu'en Belgique. Son entrain amuse les soldats qui ne tardent pas à le considérer comme l'un des leurs. Il combat bravement dans le Nord et en Belgique. Mais le Général ayant appris sa présence parmi ses troupes, donne l'ordre de le ramener à ses parents, malgré les supplications des soldats!

Ce retour n'est pas pour plaire à Léonce : quelques jours plus tard, il s'incorpore de sa propre autorité au 8e RIC.

Au mois de février 1915, le régiment est engagé à Massiges où il va subir de très lourdes pertes.

Le 16 février, le régiment se reconstitue à Courtemont puis détache un bataillon à Massiges, un à Virginy et un sur le secteur de Wargemoulin.

Le 22 février, le village de Wargemoulin est bombardé. Une grange dans laquelle se trouvaient des hommes au repos est touchée et plusieurs soldats sont blessés. Léonce porte secours et lors du transport d'un troisième blessé, est blesse grièvement à la jambe gauche par un obus : il est amputé.

Après la guerre, il fonde une famille de neuf enfants.

En 1932, il sauve de la noyade un accidenté.

Dans les années 1960, la famille Mallet se rend plusieurs fois à Wargemoulin ; des liens d'amitié se tissent avec la famille Pierre et Edmée Dez, propriétaires de la maison et de la grange qui servaient de cantonnement.

A son décès, sa veuve demande à la famille Dez, l'autorisation d'apposer une plaque commémorant le courage de son mari en 1915. Elle sera posée le 16 juin 1963 en présence de Jean Morlet, maire de l'époque.

En 2011, Monsieur André Varoquier, le nouveau propriétaire de la maison, constate que la plaque est en mauvais état. En liaison avec l'association "la Main de Massiges" et grâce à Monsieur Christian Lécaille, directeur de l'entreprise Léon NoËl de Reims, une nouvelle plaque est gravée.

Elle a été inaugurée par les descendants de la famille Mallet et les habitants du village, le dimanche 22 février 2015, cent ans après jour pour jour!

(Avec l'aimable autorisation de NoËl Dez, fils de Pierre et Edmée Dez)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 25/09/1915

Pierre-Antoine DEGLI-INNOCENTI 8e RIC, 27 ans

Corbara, HAUTE-CORSE

(Son portrait peint par Carl Theodor Prötzen, interné au couvent de Corbara. Artiste allemand de renom, il a laissé beaucoup de toiles en Corse avant de faire, de retour en Allemagne, une belle carrière d'artiste)

Né le 15/09/1888, fils d' Antoine Joseph Degli-Innocenti et Marie Anne Orsini ; classe 1908, matricule 2524 au recrutement d' Ajaccio.

1,71 m ; cheveux roux, yeux gris

Profession : maçon

Incorporé au 8e RIC à compter du 19/02/1915

"Contrairement à son beau-frère, mon grand-père, qui n'a jamais douté qu'il reviendrait et qui, en effet, est revenu, Pierre-Antoine, lui, connaissait son destin adverse.

Arrivé au Calvaire du village, il est revenu sur ses pas, et a dit à ses soeurs : « embrassez -moi une dernière fois, vous ne me reverrez plus. »  

Parti en détachement le 05/06/1915 rejoignant le Corps Colonial

Pierre-Antoine Degli Innocenti est tué à l'ennemi le 25/09/1915 à la Main de Massiges dans l’attaque de la Côte 191.

(Historique du 8e RIC)

Probablement inhumé dans le cimetière provisoire de la pointe du Promontoire, son corps a été transféré en 1923 à la Nécropole du Pont de Marson en ossuaire ou dans l'une des nombreuses tombes qui abrite un soldat inconnu...

En effet, lors de la translation des corps, de nombreux corps ont malheureusement perdu tout élément d' identification (fragile bouteille-renfermant leur identité-disparue ; grande confusion autour du relevage des corps par les troupes indochinoises etc...)

"Ses soeurs n'avaient pas même su le lieu précis de sa mort (...) Quand mes parents étaient vivants, ils avaient bien cherché à retrouver sa tombe mais à l'époque l'acte de décès indiquait sobrement Champagne...quelques années plus tard, Marne a été ajouté, et ce n'est que depuis peu que je connais le lieu exact de sépulture de Pierre Antoine Innocenti."

Bouleversantes, "les dernières phrases léguées par Pierre-Antoine à ses soeurs représenteront, finalement, une belle revanche sur son mince destin et sa brève vie. Son prénom a été donné à plusieurs enfants de la génération suivante (ma mère, par exemple, s'appelait Pierrine Antoinette en son honneur)."

(Monique Amigues, sa petite-nièce, avec son aimable autorisation)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 26/09/1915

Sous-Lieutenant Achille René PEREZ 8e RIC, 26 ans

Terrasson, DORDOGNE

René Perez avec ses parents

Né le 23/02/1889, fils de Jean-Baptiste (un grand voyageur né à la Havane) et d' Angeline Guibert ; une soeur aînée décédée à 21 ans, et un frère André qui livre plus bas un riche témoignage sur sa guerre.

Classe 1909, matricule 579 au recrutement de Nice.

1,76 m ; cheveux et yeux châtains

Profession : employé de commerce

Nommé Caporal le 16/11/1911

Après avoir vécu en France puis en Suisse, il s'installe en Angleterre en Octobre 1912

Rappelé à l' activité au 4e RIC, le 05/08/1914

Nommé Sergent le 06/05/1915

Nommé Sous-Lieutenant à titre temporaire du 8e RIC en juillet 1915

Tué à l'ennemi à Massiges le 26/09/1915

Inhumé au cimetière provisoire de la pointe du Promontoire.

Ré-inhumé dans la tombe n° 2474 à la Nécropole militaire du Pont du Marson (Minaucourt), à 2 kms de Massiges. Son nom est inscrit sur des Monuments Aux Morts français et anglais.

Lettre adressée à sa famille par un frère d'arme sur les circonstances de sa mort :

"Monsieur,

En réponse à votre lettre du 29 novembre, je m’empresse de vous transmettre à titre tout à fait personnel les renseignements sur la mort héroïque de mon camarade Perez. J’ai reçu deux lettres de ses parents auxquels je n’ai pu répondre. Vous serez donc bien aimable de m’excuser auprès des parents de mon ami pour mon silence à leurs lettres. Sachez d’abord que la mort en héros de Perez me prive non seulement d’un camarade mais d’un ami cher ! Nous avions en effet vécu de longs mois côte à côte à la même compagnie partageant les mêmes plaisirs mais surtout les mêmes souffrances, les mêmes dangers, les mêmes marmites. Et dans ces rudes circonstances on apprend à mieux se connaître, à mieux s’estimer, s’apprécier. Nous étions devenus deux inséparables.

Ensemble nous sommes partis à l’assaut le 25 septembre et malgre tout, nous avons pu à la fin de la journée, nous serrer la main, dîner une autre fois ensemble. Le jour arrive et la lutte à coup de grenades et de fusil très violente se poursuit toute la journée.
Le 26 vers 8 heures, notre capitaine est tué et nous voilà tout deux seuls !

Calme, courageux, méprisant le danger, le brave Perez est partout, stimulant ses hommes, lançant des grenades, prenant des décisions promptes et heureuses. A plusieurs reprises, j’ai du même l’inviter à plus de prudence.

La lutte se calme vers midi pour reprendre plus vive vers 13 h jusqu’à 16 h. A ce moment, de tous côtés des bras apparaissent agitant des mouchoirs blancs. Tout se calme et au moment ou tous deux éreintés mais heureux du succès nous sortions du boyau pour ramasser les innombrables prisonniers, une balle atteint Perez en plein coeur tué net à mes pieds sans pouvoir exhaler un dernier mot. Cruelle fut ma douleur mais surtout rageuse. Je n’ai pu rester avec lui et ce n’est que vers 18 h, qu’ayant organisé la compagnie, j’ai pu revenir prendre tout ce qu’il avait sur lui, que j’ai fait remettre au médecin chef et j’ai fait transporter son corps à 5 km, en arrière où il a été enterré le lendemain avec tous les honneurs dus à son rang.

Sa tombe a été fleurie, une croix porte tous les renseignements et une bouteille renfermant son identité a été déposé avec lui.
Puissent les regrets d’un ami atténuer l’immense douleur des parents auxquels je vous prie de transmettre ma lettre".

André le frère cadet de René

Il a écrit ses mémoire à la fin de sa vie. Voici les lignes qui concernent la Grande Guerre, après sa blessure :

"En ligne le jour, retraitant la nuit, le régiment pris part à la bataille de Guise (Aisne).

Blessé par Shrapnell et transporté à Origny Sainte Benoite, je restai prisonnier à l’hôpital lors du reflux des troupes françaises, lequel ne devait s’arrêter qu’à la Marne, je le sus plus tard. Un ancien adjudant en retraite qui aidait à l’hôpital nous signale qu’une boite à lettre « Feldpost » était ouverte à tous et nous proposa d’y jeter une carte, à condition qu’elle soit écrite en allemand. C’est ainsi que ma famille fut avertie par moi que j’avais quelque chance de la revoir . Elle comprit et me fit rechercher par la Croix Rouge.

Repéré au camp de prisonniers de Friedrichsfeld, notre ami Bahnholzer voulut m’y voir, mais fut refoulé, cependant la liaison était établie et je fus un des premiers à recevoir des nouvelles des miens.

Un infirmier allemand me procura un dictionnaire et une grammaire et je me remis avec acharnement à l’étude de cette langue (...) Peu à peu, je devins interprète auprès des docteurs à la salle des visites médicales du camp. Exempt de toutes corvées, en relation avec un milieu de médecins et d’infirmiers que je trouvai très intéressant, j’ai supporté la captivité tant que j’ai conservé l’énergie d’apprendre : l’anglais d’abord, le russe ensuite.

A la fin, désemparé, j’errai dans le camp, oisif et sans but en dehors de mon service, cherchant la Foi dans la chapelle aménagée dans une ½ baraque du camp, en vain d’ailleurs. La tuberculose commençait ses ravages, les cas de folie se multipliaient. Nous vîmes un train entier d’aliénés passer en direction de la Suisse.

C’est alors qu’un de mes docteurs allemands, après m’avoir examiné, me dit spontanément : « Perez, vous présentez un cas vous permettant d’être interné en Suisse. »

Première visite au camp par des docteurs suisses. Contre-visite à Mannheim, camp affreux en comparaison de Friedrichsfeld (lequel avait fini par abriter, 70000 prisonniers tant français que belges, anglais, russes et aussi gourkas, sickes, arabes et [africain]s des unités coloniales). Nos voisins de groupes étaient des épileptiques qui se soignaient entre eux, quand une attaque les projetaient, bavant, sur le sol de la baraque.

Dûment dopé, je fus admis de justesse, au titre d’étudiant, ce qui emporta la décision.

La Suisse, pour moi, c’était ma famille, réduit à mes seuls parents après la mort de mon frère René tué lors des attaques de Champagne, en 1915, sous-lieutenant au 8e colonial. Je restai seul sur 7 enfants. Quelle tristesse !

Notre convoi remonta la vallée du Rhin par fer et fut accueilli à Bâle avec une chaleureuse sympathie par la population et les autorités helvétiques. Avec mon ami Paul Leclerc nous fûmes dirigés vers Kandersleg dans l’Oberland bernois. Heureuse Suisse ! Oasis au milieu d’un monde en guerre depuis 30 mois : toilettes claires au lieu d’habits de deuil ! J’obtins d’être transféré près de Nyon, à la station de Saint Cergue dans le jura, puis de vivre chez mes parents, quitte à garder l’uniforme et à me soumettre au contrôle des internés. Monsieur MUHLETHALER accepta de m’employer au laboratoire que je quittai pour passer mon bachot à Neuchâtel. Entre-temps j’appris l’espagnol avec mon père, dont c’était la langue maternelle. Ma mère mourut à Nyon en 1917. Je fus peu après ramené en France et affecté à Lyon, à une commission du Génie chargée de l’évaluation des dommages causés par l’explosion d’un atelier de chargement d’obus.

Notre chef, colonel du génie, habitait Shanghai et nous engageait vivement à aller en Chine en y débutant dans le service des Douanes internationales. Je ne pouvais pas songer à quitter mon père resté seul ; je renonçais aussi à l’Argentine où un ami de mon père Richard Garcia me réservait une place dans ses « haciendas » parmi ses « gauchos ».

Lyon 11 Novembre 1918, armistice ! Août 1919 démobilisation de notre jeune classe restée la dernière en attendant que les anciens fussent casés".  

(Avec l'aimable autorisation de Bérénice Hartwig, l'arrière-petite-nièce de René Perez)

 

 

Offensive de Septembre 1915

Louis CHALON 8e RIC

Montélimar, DROME

Sur cette photo Louis porte le brassard de deuil de son frère Aimé Gaston 4e RIC, mort à Brood (Serbie) en 1917. Une page lui est consacrée dans 2-3-4e RIC.

Né le 12/09/1896, fils de François et de Célestine Costadeau ; classe 1916, matricule 792 au recrutement de Montélimar.

Profession : cultivateur

1,63 m ; cheveux noirs, yeux gris

Incorporé à compter du 08/04/1915 au 8e RIC présent à la Main de Massiges de Septembre à Novembre 1915.

Passé au 4e RIC le 05/12/1915, au 24e RIC le 11/07/1916 puis au 5e RIC le 10/11/1917

Louis a été gazé et a eu les pieds gelés.

"Son petit-neveu - qui l’a connu - se souvient qu’il ne pouvait pas se chausser tant il avait mal aux pieds et qu'il portait des espadrilles ou des pantoufles, ce qui était délicat l’hiver ..."  

Citation du 28/03/1917 : "Soldat courageux et discipliné, toujours volontaire dans des circonstances difficiles".

Croix de guerre avec Etoile de bronze

(Avec l'aimable autorisation d' Yves Boulard, Président de l' Association Les amis du Patrimoine-Cléon d'Andran)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 26/09/1915

Capitaine Léon DUCATEL 8e RIC, 30 ans

St Omer, PAS-DE-CALAIS

Né le 4 mars 1885

Blessé le 16 juillet 1915, il est retourné un mois après sur le front.

Tué à l'ennemi le 26 septembre 1915 lors de l'attaque de la Main de Massiges.

Citation : "Le 3 février 1915, devant une attaque ennemie particulièrement violente, a su, par son courage et son sang froid maintenir ses positions".

Croix de guerre avec palmes.

(avec l'aimable autorisation de Mr MÖLLER, son arrière-petit-neveu)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 11/10/1915

Sous-lieutenant Jacques Toussaint GUIDONI, 30 ans

Asco, CORSE

8e RIC, 9e Cie

Né le 08/07/1885, fils de Dominique et de Françoise Franceschetti

1,66m cheveux châtain foncé, yeux bleux

Profession : étudiant

Rengagé pour cinq ans au 8e RIC en 1907 (campagne en Cochinchine) puis pour 4 ans en 1912.

Tombé au Champ d'honneur en Champagne à Massiges le 11 octobre 1915.

Deux témoins du décès étaient obligatoires pour dresser l'acte de décès.

(Avec l'aimable autorisation de M et Mme Buron-Guidoni, sa petite-nièce)

 

 

MORT POUR LA FRANCE à MASSIGES le 13/10/1915

Latchoumanin RAMASSAMY 8e RIC, 21 ans

St André, ILE DE LA REUNION

Né le 15/08/1894, fils de feue Mardaye Ramassamy ; classe 1914, matricule 152 au recrutement de la Réunion.

Profession : habitant

1,64 m ; cheveux châtains, yeux marrons

Marié le 25/09/1912 à Marie Mourouvin : un fils Jean-Baptiste, né en 1914

Jeune soldat de la classe 1914, incorporé à compter du 26 mars 1915

Campagne de Madagascar (Bataillon de Emyrne) du 29/03/1915 au 27/05/1915

Passé au 8e RIC le 29/04/1915, arrivé au corps le 27/05/1915, passé au 8e RIC en campagne le 30/09/1915

Tué à l'ennemi le 13/10/1915 à Massiges.

Inhumé à la Nécropole de la ferme de Suippes, tombe 202

 

"L'ensemble de la colonie à participer à l'effort de guerre, dans la fourniture, de matières premières, d'énergie, de divers produits.........et bien sûr la mobilisation a été patriotique et fervente.

Aussi, mon arrière grand-père, feu Latchoumanin RAMASSAMY est mort comme des milliers de ses camarades au champ d'honneur".

(Avec l'aimable autorisation de Mr Jean-François RAMASSAMY, son petit-fils)