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NOUVEAUX SOLDATS

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Chaque soldat est, à cause de la multitude, invisible et silencieux. (Henri Barbusse, le feu, 1916)

Nous avons souhaité leur redonner un nom, un visage, et les mots de leur histoire quand ils ont traversé le temps.
Ces regards qui fixent l'objectif nous interpellent : nous connaissons la certitude de leur mort et pourtant,nous nous surprenons à espérer avec eux!

Ils étaient marsouins (RIC), fantassins (RI), territoriaux (RIT), artilleurs (RA), sapeurs mineurs (régiments du Génie), brancardiers, médecins, hussards, cuirassiers, chasseurs à pied, tirailleurs, téléphonistes, etc.

1 soldat sur 3 des classes 14 et 15 n’est jamais rentré !

Cet espace de mémoire leur est dédié, ultime hommage à ces hommes qui s’en furent sur le chemin qui montait vers l’Histoire.

C'est toute une génération qui est "montée en ligne" comme à l'autel du sacrifice.

"Là-haut".

C'étaient nos pères et nos grands-pères.

Nous leur devons tout.

(Michel De Jaeghere, le Figaro 2006)

 

 

DISPARU le 27/09/1915 à Beauséjour

CHARLES ANTOINE NEUMEYER dit "Fichot", 38 ans

Sarreguemines, LORRAINE

Sous-lieutenant au 156e RI, 5e Cie

 

Né le 5 juillet 1877.

Classe 1897 au recrutement de la Seine, matricule 03032

Il mesurait 1m71, châtain, yeux marrons.

 

Voyageur, employé de commerce, négociant, il était épicier à Paris quand il a été mobilisé le 3 août 1914 au 156ème régiment d'infanterie, 5ème compagnie.

Nommé Caporal le 6 octobre 1914, Sergent le 28 décembre 1914 puis Sous-Lieutenant le 21 mai 1915

 

Un frère d'arme du 156e RI, Jean TETE, témoigne de la préparation de l'Offensive du 25 Septembre : à elle seule, elle raconte la résignation, le sens du devoir et le courage de ces hommes qui ne cessent de nous interpeller un siècle après :

"Nous sommes au repos pour quelques jours, après nous allons attaquer avec plusieurs autres corps d'armée sur le même point.

On nous dit, nos chefs, que ce sera un grand coup pour forcer l' armée allemande et qu'il faudra avancer ou se faire tuer sur place.

On s'attend, nous sommes résignés à tout mais nous ne doutons pas de la victoire.

Le jour de l' attaque, n'est pas encore fixé, mais je vous reverrai avant."

(Jean Tête ne rentrera jamais. Grièvement blessé le 27 septembre, il décèdera le 21/10 des suites de ses blessures. Il avait 21 ans)

Charles-Antoine NEUMEYER dit "Fichot" (du nom de sa 2e épouse), disparaît le 27 septembre dans les terribles combats de Beauséjour.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Il laisse une veuve, Jeanne Fichot, et trois orphelins : Charles né en 1900, Georgette née en 1903, et de son second mariage, René né en 1907.

 

 

Son nom est gravé sur l’impressionnant mur du Père-Lachaise (280m de long) en hommage aux 94415 parisiens (et 8000 disparus) morts pour la France au cours de la guerre 1914-18. 

(Avec l'aimable autorisation de Frédérique Debril-Loiseau, son arrière-petite-fille, qui s'est rendue à Beauséjour avec Eric Marchal en 2018)

 

 

Mort Pour La France le 25/09/1915 à Massiges

GUSTAVE AUGUSTE DEBOULET

Plancher-les-Mines, HAUTE-SAONE

22e RIC

(Auguste DEBOULET, marqué d'une croix)

Né le 18 février 1894, fils de Louis Hippolyte et de Marie Octavie Demarche

Classe 1914 au recrutement de Belfort, matricule n°1039

Profession : maçon

Célibataire

1m71, cheveux blonds clairs, yeux bleu gris

 

Engagé volontaire pour 4 ans à compter du 22/10/1912, cavalier de 2e classe au 1er Régt de Cuirassiers.

Passé au 21e RIC le 01/11/1913, puis au 22e RIC le 01/11/1914.

Auguste au volant, 1914

Depuis le 13/09/1914, le 22e RIC se bat âprement à Massiges où l'ennemi paraît fortement occuper la côte 191 (site de l' Association).

Un de ses frères d'arme, Claude COMBE (disparu à Massiges le 26/09/1914), témoigne le 18/09 de la dureté de ces combats.

" (...) les grosses fatigues que nous subissons à cause du temps car nous avons tous les jours la pluie et il faut tout le temps être dehors dans les tranchées et dans la boue,,,Pour ce qui est de la guerre je ne puis te dire qu'une chose, c'est que ça chauffe et que c'est terrible et horible. Depuis que nous avons arrêté les Allemands et qu'on les poursuit l'on se bat tous les jours, et les plus terrible c'est les combats d' infanterie, car leur artillerie ne nous dérange guère une preuve c'est qu'alors que je t'écrit ils bombardent le village ou je me trouve, mais il faut que leur gros boulet nous tombe dessus pour nous faire du mal."

Auguste DEBOULET est blessé le 23 septembre 1914.

Une fois rétabli, il retourne au front et se retrouve engagé dans la terrible Offensive de Septembre 1915 où son régiment est décimé.

Avec 23416 tués, le 25 septembre 1915 est la journée la plus meurtrière de l'histoire de France.

“Dès que le jour parut, un ouragan de feu s’abattit sur la plaine, à faire croire à la fin du monde. Sous les rafales d’artillerie, l’air gémissait, le sol craquait (…) ce bourdonnement lugubre déchirait nos oreilles, tandis que le fracas de la mitraille tendait à rompre nos nerfs surexcités. Bientôt la terre se couvrit d’un voile épais de brume, au travers duquel on sentait monter les larmes intarissables d’un ciel triste et noir. Des obus percutants jaillissaient des gerbes de flammes de plus de cent mètres, qui rejoignaient en l’air les langues de feu vomies par les fusants.  Les nuées jaunâtres des obus asphyxiants rendaient encore plus sinistres ces tourbillons de feu.”   (Joseph Raymond, “Froc et Epée”, 1919)

"A peine sortie du ruisseau de l'Etang, la Compagnie subit un feu très meurtrier. En fait un seul passage est libre (au sud du bois triangulaire) mais c'est un traquenard.

Engagée dans cette brèche, la compagnie est prise de flanc par une mitrailleuse qui la décime."

Auguste DEBOULET est tué à l’ennemi le 25 septembre 1915.

Il repose, auprès de ses frères d'arme, dans la Nécropole Nationale du Pont de Marson, tombe n°884.

"Son beau-frère Paul Louis Alphonse BOY l'a devancé, également mort au combat le 20.09.1915 à Cuperly (Marne). Tous deux figurent sur le monument aux morts d'Héricourt (Haute-Saône), cependant, avec la perte de trois autres militaires inscrits sur celui de Plancher-les-Mines (H-S), la famille DEBOULET aura payé un lourd tribut lors du conflit 1914-1918 avec cinq morts pour la France. 

De plus, l'un des frères d'Auguste a été mutilé après avoir sauté sur une mine au Maroc, ce qui lui a valu le statut de Grand Invalide de Guerre. Deux autres frères ont été retenus prisonniers en Allemagne (dont mon grand-père, après avoir été gazé à Ypres).

Je veux ici leur rendre hommage en les remerciant tous de leurs sacrifices, et les assurer de notre devoir de mémoire avec mes petits-enfants, qui prennent déjà la relève". (Liliane TRAPP, sa petite-nièce)

LIVRE D'OR de la commune d'Héricourt (Haute-Saône)

(Avec l'aimable autorisation de Liliane TRAPP)

 

(réalisés et richement documentés par Eric Marchal, président de l'association)

 

 

1) SPECIAL MAIN DE MASSIGES : ce numéro réactualisé concerne l'histoire de Massiges et de ses combattants.

Prix = 5 euros + 2 euros pour les frais d'envoi(pour la France ; pour d'autres pays, nous contacter)

n

2) CHAMPAGNE 14-18 : ce numéro de 35 pages concerne l' Offensive de Septembre 1915 à Massiges et dans son secteur (villages aujourd'hui disparus de Mesnil-les-Hurlus, Perthes-les-Hurlus, les Hurlus, Ripont, Tahure, et des fermes de Beauséjour et de Maison de Champagne). Numéro réactualisé avec l'Offensive franco-américaine de 1918 et les célèbres Hellsfighters of Harlem présents à Massiges.

Prix = 5 euros + 2 euros pour les frais d'envoi en France (pour d'autres pays, nous contacter)

 

Paiement par CHEQUE à l’ordre de « Association Main de Massiges » à envoyer à : Association la Main de Massiges, 2 chemin de Maison de Champagne, 51800 Massiges.

Ou via PAYPAL (+ 1 euro de frais PP) à : soledad94170@yahoo.fr

 

3) SPECIAL ENFANTS :

 

A travers ce livret, vous pourrez répondre aux questions de vos enfants sur la Grande guerre à travers la découverte du site de la Main de Massiges : comment la première guerre a-t-elle éclaté? Comment vivaient les soldats sur le front? Comment la guerre s'est-elle terminée ?

En passant de la vie quotidienne des poilus à Massiges, aux femmes pendant la guerre ou encore aux rôles des animaux, ce livret vous fera découvrir de nombreuses anecdotes sur la Grande guerre. Vous trouverez à la fin des petits jeux pour toute la famille.

Prix de vente : 5€ + 2 € de frais de port en France (pour d'autres pays, contacter l'auteure ; frais de port adaptés en fonction du nombre)

Pour commander et pour régler via Paypal ou par chèque : publiguerre51@gmail.com

IN MEMORIAM :

A TOUS LES MARSOUINS QUI,

DE LEUR VIE, DE LEUR SANG OU DE LEURS EFFORTS

LES ONT ÉCRITES,

Ces pages sont dédiées.

(Historique du 21e RIC)

 

PAROLES DE SOLDATS :

"Embrassez-moi une dernière fois, vous ne me reverrez plus." (Pierre-Antoine Innocenti, 8e RIC) 

 

PAROLES DE FAMILLES :

"Ce que la guerre a détruit est immense dans les coeurs ..."(Mme Viviane Deuil épouse Doudeau, petite-fille de Rose Deuil, 1er Génie)

"J'ai mis sa plaque dans un petit pot où les terres de Misson et de Massiges sont mêlées : terre de son potager, terre du champ de bataille. La terre donne de la paix." (Marie-Hélène Cressonnier, petite-fille de Louis Calybite 33e RIC)

"Avec tonton Ignace, un maillon de plus s'accroche à la chaîne de nos souvenirs." "En la recevant, c'est un peu comme si mon oncle après un long voyage rentrait à la maison". (Mme Laugier-Maraninchi, nièce d'Ignace Maraninchi ) "

 

TEMOIGNAGE du 25/09/1915 :


"Il y a cent ans mon père le soldat Ricordeau Marius était de l'attaque du 25/09/1915 où il a été blessé ce jour là à 6h du matin .
Une balle de mitrailleuse lui a brisé le fémur après avoir traversé un ruisseau qui coule en bas de la petite vallée
(ruisseau de l'Etang) pendant qu'il remontait la côte . 
Il a vécu jusqu'à 90 ans avec une jambe plus courte que l'autre raccourcie de 5 cm , compensée au moyen d'une chaussure spéciale offerte par le ministère de la guerre. 
Le matin de l'attaque à 5h du matin on lui avait servi un quart de montenligne moitié alcool-moitié éther ce qui l'a fait vomir et il n'avait pas dormi depuis 24h ce jour là" .  

André Georges Ricordeau dans sa 87eme année (témoignage reçu le 24/09/2015)

 

VIDEO :

La MAIN de MASSIGES survolée par un drône (Merci à Xavier Larcher) : époustouflant !

https://www.youtube.com/watch?v=chGbr6kNfIM

 

 

En hommage à son frère Louis MICHELLIER, soldat du 158e RI Mort Pour La France le 09/09/1916. Louis s'était battu en Mai à Tahure. Il n'avait que 20 ans et son petit-frère Marius, 9 ans.

(Avec l'aimable autorisation de leur petite-nièce et petite-fille, Pascale Michellier Hapgood)

 

 

APOLLINAIRE, SOLDAT DE MASSIGES

Désir

Mon désir est la région qui est devant moi
Derrière les lignes boches
Mon désir est aussi derrière moi
Après la zone des armées

Mon désir c’est la butte du Mesnil
Mon désir est là sur quoi je tire
De mon désir qui est au-delà de la zone des armées
Je n’en parle pas aujourd’hui mais j’y pense

Butte du Mesnil je t’imagine en vain
Des fils de fer des mitrailleuses des ennemis trop sûrs d’eux
Trop enfoncés sous terre déjà enterrés

Ca ta clac des coups qui meurent en s’éloignant

En y veillant tard dans la nuit
Le Decauville qui toussote
La tôle ondulée sous la pluie
Et sous la pluie ma bourguignotte

Entends la terre véhémente
Vois les lueurs avant d’entendre les coups
Et tel obus siffler de la démence
Ou le tac tac tac monotone et bref plein de dégoût

Je désire
Te serrer dans ma main Main de Massiges
Si décharnée sur la carte

Le boyau Goethe où j’ai tiré
J’ai tiré même sur le boyau Nietzsche
Décidément je ne respecte aucune gloire
Nuit violente et violette et sombre et pleine d’or par moments
Nuits des hommes seulement

Nuit du 24 septembre
Demain l’assaut
Nuit violente ô nuit dont l’épouvantable cri profond devenait
plus intense de minute en minute
Nuit qui criait comme une femme qui accouche
Nuit des hommes seulement

Guillaume Apollinaire, Calligrammes

(Dessin réalisé par Pascal Michel, 2016)

 

 

 

 

Le 27/09/2015 :

Emouvante commémoration des Combats de Champagne de 1915

(Merci à Annie Mandrin et à Valérie Loriot)